Le saviez-vous ?
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Des menus devenus pièces d'archives
Le mot menu, du latin « minitius », est utilisé dès le Moyen Âge pour désigner quelque chose de petite dimension ou de peu d’importance. Ce n’est qu’au 18e siècle, à l’ouverture des premiers restaurants, que le mot « menu » sert à designer les cartes présentant la liste des plats et leurs tarifs. D’abord réservés aux élites, les restaurants vont s’ouvrir à l’ensemble de la population pour s’affirmer dans le courant du 19e siècle.
Dans la haute société du 19e siècle, l’organisation des repas évolue passant du service à la française sous forme de buffet au service à la russe avec un service à l’assiette. Le menu permet de décrire aux invités la date, le lieu, l'occasion du repas ainsi que la liste des plats attendus. Posé sur toutes les tables, le menu devient un objet incontournable car il informe les convives de la succession des plats afin de réserver leur appétit.
A la fin du 19e siècle, le menu se démocratise et se développe dans toutes les couches de la société. Grâce à de nouvelles techniques graphiques, comme la reproduction photomécanique ou la chromolithographie, un soin particulier est apporté à sa décoration comme en témoigne le document Menus C 77. Les maisons de Champagne, les associations créent leurs propres menus et les utilisent comme support de diffusion comme le menu du club des cent (Menus A 124). Des illustrateurs de renom comme Mucha sont parfois sollicités pour décorer les menus. C’est à la Belle Epoque que le menu va connaitre son apogée. De simple objet utilitaire, le menu devient objet de prestige.
Ces menus, récoltés au fil du temps, ont fini par devenir des pièces d’archives. Près de 2 000 menus sont présents dans les collections de la bibliothèque Carnegie. Ils contribuent à mieux appréhender l’histoire de la gastronomie française, de la vie quotidienne et des mœurs. Ils sont également les témoins de nombreux événements de la vie politique locale, comme l’inauguration de la statue de Jeanne d’Arc à Reims, le 15 juillet 1896 (Menus A 66). Accéder aux menus numérisés.
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Une trouvaille inattendue : des recettes de grand-mère pour conserver une plaque de cuivre
C’est à l’occasion d’un rangement dans les collections qu’une note manuscrite a été découverte entre deux plaques de cuivre.
Ces dernières font partie d’un ensemble de plaques de cuivre représentant des monuments ou des plans de Reims. Elles ont été gravées par Abel Jamas dans les années 1930 d’après des versions imprimées, les plaques originales ayant malheureusement disparus lors de l’incendie de l’hôtel de ville de 1917.
Cet écrit rédigé à l’encre détaille le protocole à adopter pour « décaper » une plaque de cuivre et la conserver dans le temps afin qu’elle ne s’oxyde pas. En effet, la première partie précise que le vinaigre et le sel permettent de nettoyer en profondeur le support afin d’enlever la substance grasse. La seconde partie détaille la procédure à suivre pour empêcher une quelconque réutilisation de la plaque à l’aide de l’application d’un vernis.
Les recettes sont notées sous forme de prise de notes : on remarque des retours à la ligne, des tirets, des ratures ainsi que des précisions sur les effets de certains produits.
Malheureusement, aucune indication ne permet de dater ce document. Cependant, les méthodes décrites ne correspondent plus aux pratiques de conservation actuelles. Aujourd’hui les bibliothèques utilisent des produits adéquats issus du commerce. Nous pouvons supposer que ce papier a donc été oublié il y a des années par un agent de la bibliothèque ou bien qu’il date de la période de dépôt de ces plaques à la bibliothèque pour conservation.
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Des livres anciens de retour à Reims après 200 ans de voyage
Dans la majorité des cas, l’entrée des documents dans les collections de la bibliothèque est simple. Cependant, deux lots de documents illustrent un parcours inhabituel, au cheminement sinueux et méconnu.
En octobre 2023, le responsable Pôle Patrimoine et valorisation de la bibliothèque de Metz a signalé la présence dans leurs collections de documents issus du dépôt légal policier de la Bibliothèque nationale de France destinés à la bibliothèque Carnegie. En effet, de 1983 à 2006, la bibliothèque de Reims recevait tous les documents parus dans le domaine du policier pour conservation. Ces ouvrages ont été envoyés par erreur vers la bibliothèque de Metz il y a donc plus de 20 ans et seront de retour à la bibliothèque Carnegie courant mars 2024.
En décembre 2023, deux bibliothécaires se sont rendues en Belgique pour prendre possession de quatre ouvrages anciens provenant du Collège des Jésuites de Reims. Ils ont été donnés par un ancien professeur belge qui les conservait dans sa bibliothèque personnelle. Ce professeur et un de ses anciens élèves ont effectué des recherches sur ces documents et ont découvert sur le site patrimoine que la bibliothèque de l’Ancien Collège des Jésuites est mentionnée comme un des fonds constituant les collections patrimoniales de la bibliothèque de Reims. Ils ont alors pris contact avec nous la bibliothèque Carnegie pour en faire don et permettre à ces documents de rejoindre Reims.
Le début de l’année 2024 est ainsi marqué le retour d’ouvrages très importants dans l’histoire de la constitution des fonds de notre bibliothèque.
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Le plat historié, un trésor dans les collections des bibliothèques
Les innovations techniques développées pendant la Révolution industrielle au 19e siècle permettent d’accroître la production de livres à bas prix.
Pour répondre à une forte demande et attirer l’œil des lecteurs dans les vitrines des librairies, les éditeurs développent le plat historié. Il s’agit d’un livre dont l’illustration de la couverture résume le sujet de l’ouvrage. La reliure en percaline de ces ouvrages est réalisée de manière industrielle. Chaque illustration est unique et ne concerne qu’un seul titre. Cette pratique cesse vers 1940.
La bibliothèque Carnegie conserve des plats historiés entrés dans les collections par le hasard d’achats, de dons ou de legs. Certains des plus beaux ouvrages présentent des reliures à décor parfois dorés ou polychromes, aux motifs animaux, architecturaux ou encore végétaux. C’est le cas des plats de Le monde végétal. Fleurs, plantes, fruits, qui offre des motifs végétaux en couleur sur l’ensemble de la reliure en toile bleue et un titre doré.
Tirés en peu d’exemplaires, les plats historiés sont devenus de véritables objets de collection pour les bibliophiles.
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Une mosaïque romaine découverte lors des travaux du Grand Bazar
Dans le cadre des recherches effectuées pour préparer l’exposition De fil en aiguille, la mode à Reims, les bibliothécaires de la bibliothèque Carnegie ont extrait un article de l’Indépendant Rémois qui pointe un évènement historique lié au Grand Bazar. Ce journal annonce la découverte d’une mosaïque romaine le 24 juillet 1892 lors des travaux de construction du magasin rue de Vesle, à plus de deux mètres de profondeur.
Le mosaïste rémois M. Giudici (1848-1894) restaure la mosaïque de forme carrée de 2,5 mètres de côté. Puis elle est conservée dans le musée historique de Reims, situé dans l’hôtel de ville, jusqu’à sa destruction lors du bombardement au mois de mai 1917.
Malheureusement, il ne subsiste pas de représentation de cette mosaïque, mais à la demande des bibliothécaires, le musée Saint-Remi a fait des recherches dans ses inventaires et a retrouvé une description :
« Le médaillon circulaire au centre de la mosaïque représente deux gladiateurs qui se poursuivent. Un encadrement de feuilles de laurier et de fruits entoure le médaillon. Le cadre extérieur est un méandre entrelaçant de petits cartouches avec des têtes de dieux et de déesses, et des oiseaux becquetant des coupes ».
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Mécénat de l’industrie rémoise
L’usine de confection textile Timwear est installée à Reims depuis 1956. Son président-directeur-général, Pierre Lévy, a permis à la Ville de Reims d’acheter la lettre de Jeanne d’Arc datée du 16 mars 1430.
Longtemps conservée dans la famille héritière de Jeanne d’Arc, la lettre est mise sur le marché dans les années 1960. Mais déclarée d’intérêt public par le Ministère de la Culture depuis 1961, elle est retirée de la vente publique. Elle est ensuite acquise par la Ville de Reims grâce aux mécénats des PDG de Lanson (Champagne) et de Timwear, pour un coût de 200 000 francs. Elle est remise officiellement le 16 février 1970 au député-maire de Reims, Jean Taittinger. Cette remise fait l’objet d’un article dans le journal l’Union du 17 février 1970 avec une reproduction de la lettre. Cette dernière est aujourd’hui conservée aux Archives municipale de la ville.
Cette lettre, signée de Jeanne d’Arc, a été envoyée aux habitants de Reims depuis Sully-sur-Loire, pour assurer aux Rémois son soutien dans le cas où la ville serait assiégée par les Bourguignons.
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La presse de mode en un clic
Si le premier périodique apparaît au début du 17 e siècle, il faudra attendre le milieu du 18 e siècle pour que soient publiés les premiers titres consacrés à la mode. Destinés à la classe supérieure et aux tailleurs, ils sont diffusés en très peu d’exemplaires. La mode vestimentaire (robes, chapeaux, bijoux…) occupe une grande partie des articles, mais la décoration intérieure, l’argenterie ou encore la musique sont régulièrement abordées, accompagnées par une ou plusieurs gravures.
L’industrialisation des procédés de fabrication au 19 e siècle (que ce soit pour le textile ou la presse) va favoriser le développement des magazines de mode permettant d’y inclure plus d’images, plus de couleurs et plus de pages tout en faisant baisser le prix d’achat.
La bibliothèque de Reims conserve plusieurs titres de magazine de mode et, dans le cadre de l’exposition De fil en aiguille : la mode à Reims, le service numérisation de la bibliothèque en a numérisés certains. Retrouvez ainsi la mode des années 1850 avec Modes vraies, celle de la fin du 19 e siècle avec La mode-bijou, d’avant-guerre avec Les modes et de l’entre-deux guerres avec Le miroir de modes et L’Excelsior mode.
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« A brûle-pourpoint », une expression à la mode
De nombreuses expressions françaises sont inspirées de l’univers du vêtement. « Être tiré à quatre épingles », « une autre paire de manche », « se serrer la ceinture » ou encore « aller comme un gant » en sont quelques exemples.
Parfois, le vêtement évoqué n'existe plus. C'est le cas pour la locution « à brûle-pourpoint ». Datée entre le XIIIe et le XIVe siècle, cette expression désigne aujourd’hui une action brusque et effectuée sans préparation. A l’origine, cette formule appartient au langage militaire. « Tirer à brûle-pourpoint » signifiait « tirer à bout-portant », si près que l'on brûlait le pourpoint, c'est-à-dire la veste courte matelassée couvrant le torse des hommes du cou jusqu’à la ceinture. Ce vêtement est très à la mode du Moyen Age à la Renaissance.
L’ouvrage Costumes historiques de la France de Jacob Paul Lacroix (1806-1884), conservé à la bibliothèque Carnegie, décrit l’évolution de la mode jusqu’à son époque et permet ainsi de retrouver la représentation de vêtements disparus aujourd’hui.
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Le chat, une passion de Foujita
Au début de l’année 2023, la bibliothèque Carnegie est parvenue à acquérir un des rares ouvrages illustrés par l’artiste franco-japonais Foujita encore absents de ses collections.
Il s’agit d’un ouvrage édité à New York en 1930 et intitulé A Book of Cats. Ce recueil poétique contient vingt portraits de chats composés par l’écrivain et éditeur britannique Michael Joseph (1897-1958), également auteur des ouvrages Cat’s Company (1930), Puss in Books : A collection of stories about cats (1932), Kittens and Cats (1938) et Best Cat Stories (1952). Cet ouvrage est orné de 20 dessins de chats et de chatons représentés dans diverses attitudes par Foujita, qui a réalisé ces œuvres en 1929.
Le chat constitue l’une des grandes passions de Foujita ainsi que l’un de ses sujets de prédilection tout au long de sa carrière. L’artiste représente ainsi cet animal dans bon nombre de dessins ainsi que dans des tableaux et illustrations de livres.
La donation réalisée par les héritiers de Foujita auprès du Musée des Beaux-Arts de Reims en témoigne visiblement : s’y trouve ainsi un tableau intitulé Chats, daté de 1963, ainsi qu’un ensemble de dessins et études préparatoires dans lesquels figurent des chats adoptant une large palette d’attitudes et expressions. Les fonds de la bibliothèque Carnegie en sont également révélateurs : la figure du chat émaille l’œuvre du Foujita illustrateur depuis ses débuts, dans les années 1920, comme le montre une estampe conçue pour l’Imagier de la gravure sur bois originale (1927), jusqu’aux années 1950 avec des livres de peintre tels que La Rivière enchantée (1951).
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Gaston Marchet, compositeur rémois
Personnalité aujourd’hui méconnue, Gaston Marchet (1881-1935) a pourtant marqué l’histoire de la musique au début du XX e siècle.
Né à Reims en 1881, ce musicien s’initie au violon et obtient le 1 er Prix d’alto du Conservatoire national de Paris en 1902. Il pratique également la viole d’amour, très en vogue à la cour de Louis XV et considérée comme l’instrument se rapprochant le plus de la voix humaine par certains musicologues. Gaston Marchet compose de nombreuses mélodies pour violon, viole d’amour et piano jusque dans les années 1920.
Gaston Marchet fonde également une école portant son nom, active jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale, tout en rédigeant des textes de musicologie à visée pédagogique. La bibliothèque Carnegie a acquis en 2021 un recueil de divers traités de sa main, parmi lesquels Les Musiques (1909), La Personnalité chez les instrumentistes (1903), des Lettres à un élève sur l’art de jouer du violon (1906) ou bien encore un Essai sur l’art du violon (1912). Le recueil témoigne de l’œuvre prolifique de cet artiste rémois et contient un envoi autographe de Gaston Marchet accompagnée d’une photographie du musicien. Il s’agit donc d’un précieux témoignage de l’œuvre de Gaston Marchet, décédé en 1935.
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Des empreintes de clé dans un manuscrit médiéval
A l’origine, les manuscrits étaient destinés à être lus régulièrement. Certains portent aujourd’hui des traces ou des séquelles irréversibles de leur utilisation (déchirures, tâches, dessins, annotations etc.). La consultation d’un manuscrit est l’occasion de découvrir des éléments surprenants voire même insolites.
Au cœur du manuscrit 58, daté du XIII e siècle, une trace très nette de clés anciennes apparaît dans les marges entre deux feuillets. L’ancien possesseur les a-t-il utilisées en guise de marque-page ? Ce trousseau peut également correspondre aux clés permettant d’ouvrir le fermoir dont était doté le manuscrit à l’origine. Ce manuscrit présente également quelques pages plus haut, une empreinte digitale dans les mêmes tons orangés que la rouille laissée par les clés.
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La farce, ancêtre de la comédie moderne
Au Moyen Age, la farce désigne un intermède comique joué en plein air sur les places de marché au cours d’un mystère. Cette courte pièce est destinée à un public populaire et met en scène des sujets de la vie quotidienne comme l’amour, la ruse, la trahison ou encore le pouvoir. Les spectacles sont peu coûteux, quelques acteurs doivent immédiatement provoquer le rire de la foule dans un décor rudimentaire.
Jugée immorale, grossière et caricaturale, la farce a mauvaise réputation et le pouvoir en place interdit les représentations dès 1588. Elle reste cependant longtemps populaire et se professionnalise grâce à des compagnies de théâtre qui engagent des « farceurs » spécialisés dans un personnage. Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (1622-1673), grand amateur de la farce, l’intègre à ses pièces de théâtre et publie Le médecin volant en 1659, Sganarelle en 1660 ou encore Les Fourberies de Scapin en 1671. Le dramaturge écarte la vulgarité, accentue les bons mots et exagère les traits stupides de ses personnages.
Aujourd’hui, le mot farce est toujours employé pour désigner une action comique destinée à duper autrui et suscitant le rire.
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Une diffusion du savoir réinventée
Parue en 1751, l’Encyclopédie ou « Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers » est la première encyclopédie française illustrée. Les éditeurs Denis Diderot (1713-1784) et Jean le Rond d’Alembert (1717-1783) font appel aux grands esprits du siècle afin de regrouper toutes les connaissances humaines dans un même ouvrage. Deux siècles plus tard, l’encyclopédie en ligne Wikipédia permet à tout individu d’alimenter des pages thématiques. Les contributeurs ont pour obligation de citer leurs sources et peuvent intégrer des images et des liens hypertextes pour approfondir leurs propos.
Si l’usage d’internet permet de diffuser rapidement et à plus grande échelle des informations sans cesse mises à jour, l’Encyclopédie reste un témoignage précieux des avancées et connaissances de son époque.
Si vous souhaitez enrichir l’encyclopédie Wikipédia, inscrivez-vous à l’atelier Contribuez à Wikipédia organisée à la bibliothèque Carnegie le 18 mars 2023.
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Quand le feuilleton de presse devient un roman
Le roman feuilleton est un roman populaire dont l’histoire est publiée en plusieurs épisodes dans un journal. Ce genre littéraire atteint son apogée dès le XIX e siècle grâce à l’alphabétisation de la population et à l’émergence de la presse. Les quotidiens engagent des auteurs pour écrire des histoires variées aux multiples péripéties afin de fidéliser le lectorat et vendre les journaux. De grands auteurs ont publié des feuilletons dans la presse tels que Alexandre Dumas (1802-1870), Eugène Sue (1804-1857), Guy de Maupassant (1850-1893) ou encore Emile Zola (1840-1902).
En 1872, Jules Verne (1828-1905) fait connaitre son récit Le tour du monde en 80 jours dans le quotidien Le temps et rencontre un succès fulgurant. Son roman est publié en petit format non illustré, en 1873, par les éditions Hetzel qui impriment, la même année, la première édition illustrée. 150 ans plus tard, ce roman est considéré comme un succès littéraire incontournable.
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La marque d’imprimeur, témoignage de l’histoire du livre et de l’imprimerie
L’invention de l’imprimerie à caractères typographiques mobiles en 1450 est l’occasion pour les imprimeurs et libraires d’authentifier leur production en apposant une marque d’imprimeur. Dessin réalisé en bois gravé, la marque prend parfois la forme d’un monogramme ou d’une vignette historiée. Au début de l’imprimerie, cette marque est placée sur le colophon de l’ouvrage. A partir du XVI e siècle, cette marque se généralise et devient un élément décoratif très soigné. Sous François I er, la marque d’imprimeur devient obligatoire, afin d’éviter toute copie entre confrères. Henri II quant à lui impose qu’elle soit apposée sur la page de titre.
Les marques d’imprimeur témoignent des spécialités de chaque imprimeur : le dessin est unique et s’accompagne généralement d’une devise. Elles nous renseignent sur les sujets de prédilection diffusés par les imprimeurs mais indiquent également leur savoir-faire : ci-dessus deux marques représentant le savoir et les sciences.
Aujourd’hui, cette pratique a quasiment disparu. Les marques d’imprimeur prennent la forme d’un logo et se situent généralement en fin d’ouvrage avec la mention « achevé d’imprimer ».
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Une lettre manuscrite de François Mauriac dans la réserve précieuse
La bibliothèque dévoile une lettre autographe de François Mauriac (1885-1970) à l’occasion des 70 ans de son prix Nobel de littérature. Issue de la correspondance du Rémois Pol Neveux (1865-1939), ancien inspecteur des bibliothèques de France, cette lettre marque le début de leur relation.
Ce courrier, adressé à Madame Antoinette Neveux, fixe le jour de la première rencontre entre les époux et l’auteur. Malgré l’absence de date, le manuscrit nous indique que François Mauriac écrit un 25 mars, de sa maison située à Passy, et qu’il se réjouit de faire connaissance autour d’un repas.
La bibliothèque conserve de nombreux ouvrages de cet auteur, élu à l’Académie Française le 1er juin 1933, comme Le Baiser au Lépreux (1922), Thérèse Desqueyroux (1927) ou encore Galigaï (1952).
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Un arbre pas comme les autres
Un peuplier noir, situé à Boult-sur-Suippe, attire la curiosité des promeneurs par sa taille monumentale et son essence rare en France. Agé de plus de 200 ans, cet arbre mesure 37 mètres de haut et 11.5 mètres de circonférence. Dernier d’une plantation de peupliers, il est baptisé par ses habitants La Pouplie en hommage au patois local dans lequel « peuplier » s’écrit « pouplier ».
Arbre emblématique de la région, il est mentionné en 1900 dans le livre Quelques vieux arbres de la contrée (Marne, Aisne, Ardennes) d’Henri Jadart (1847-1921), ancien bibliothécaire de la ville de Reims.
En 2020, La Pouplie devient célèbre en remportant le premier prix au concours de L’arbre de l’année et obtient la 9 e place sur 14 au concours de L’arbre européen.
Pour découvrir La Pouplie, décoré du label Arbre remarquable en France, rendez-vous à Boult-sur Suippe à l’intersection des rues du Canal et des Crayères ! Le site internet de Boult-sur-Suippe vous propose d'emprunter des chemins pédestres et de découvrir la mascotte du village.
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Des récompenses pour fêter la fin de l’année scolaire
Autrefois, des livres de prix étaient offerts aux élèves s’étant illustrés dans une matière au cours de l'année scolaire.
Cette pratique est introduite par les Jésuites dans leurs collèges afin de favoriser l’émulation entre les élèves. Pratique incontournable au XIX e siècle, les écoles organisent une journée de remise des prix pour clôturer l’année scolaire et créer un moment festif. Le livre offert, un documentaire ou un roman, se distingue par son ex-præmio, rappelant la nature du prix et l'élève récompensé, collé sur le contreplat et par une reliure réalisée pour l’occasion portant le nom de l’école. Cadeaux précieux, ces livres pouvaient ainsi constituer le début d'une bibliothèque personnelle pour les heureux bénéficiaires.
Ce rituel perdure jusque dans les années 60.
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Le réseau Corneille : un vol à la bibliothèque Carnegie
Reims et ses monuments apparaissent régulièrement dans des œuvres littéraires d’auteurs. On peut citer en exemples Et l'ange de Reims grimaça (2012) de Jean-Pierre Alaux ou La ronce et le coquelicot (2013) de Jackie Weiss ou Reims (2021) de Yann Moix.
Dans le fonds polar de la bibliothèque, un roman policier historique décrit le vol (fictif) du livre Madame Bovary de Gustave Flaubert dans les collections de la bibliothèque Carnegie. La scène se déroule dans Le réseau Corneille (2001) de l’écrivain britannique Ken Follett. Le voleur est un espion allemand qui utilise un passage de ce roman pour manipuler une résistante afin d'obtenir des informations primordiales sur son réseau de résistance.
En effet, ce roman d'espionnage se déroule dans la France de 1944, à quelques jours du Débarquement en Normandie. Il met en lumière le rôle joué par la résistance pendant la Seconde guerre mondiale et, plus particulièrement, la place tenue par les femmes. Un groupe de résistantes prend le nom de code "réseau Corneille" en référence à une légende racontée par Ken Follett. Un évêque constate la disparation de son anneau épiscopal et lance une malédiction contre le voleur. Tout le monde part à la recherche de la bague. En fin de journée, une corneille apparaît, en piteux état. A son aspect, tous comprennent qu'elle a été victime de la malédiction de l'évêque. La cathédrale de Reims, lieu de rendez-vous pour les résistants, est également un élément central de l’intrigue.
Cet ouvrage témoigne de l'intérêt porté par Ken Follett au patrimoine français et notamment aux cathédrales.
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La Belle et la Bête : un conte d’origine rémoise ?
Ecrit par Giovanni Frecesco Straparola au XVI e siècle, La Belle et la Bête devient un incontournable de la culture populaire grâce à la réécriture épurée de Madame Leprince Beaumont. Le document Une famille rémoise au XVIII e siècle. Etudes historiques sur la vie, l'administration et les travaux littéraires nous renseigne sur une possible origine rémoise du célèbre conte La Belle et la Bête.
Jeanne-Marie Leprince de Beaumont est née le 26 avril 1711 à Rouen. A la mort de sa mère, la jeune fille âgée de 11 ans s’installe jusqu’en 1732 au couvent d’Ernemont. Elle y devient préceptrice, enseigne l’écriture et les mathématiques dans les valeurs de la foi chrétienne. Suite à l’échec de son mariage, Jeanne-Marie est appelée à Reims pour diriger une école de filles, fondée par l’abbé Gaudru, professeur de philosophie et poète. Elle y compose en 1757 Le Magasin des enfants pour les enfants de son école. Cette publication avant-gardiste propose des histoires avec une portée morale, mélange dialogues et contes de fée et adapte son vocabulaire à l’âge des enfants. Considéré comme le premier livre pour la jeunesse, cet ouvrage devient rapidement une œuvre pionnière de la littérature jeunesse notamment à travers le célèbre conte de La Belle et la Bête.
La bibliothèque municipale de Reims conserve un fonds important de livres pour la jeunesse qui permet de sauvegarder un patrimoine fragile, témoin de notre mémoire collective. Régulièrement mis en valeur lors d’exposition, les documents peuvent être consultés par le public sous certaines conditions. Accédez à la page dédiée à la conservation partagée jeunesse.
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De la dispersion au rassemblement des documents
Pour mettre à jour les informations, les bibliothécaires réalisent régulièrement un récolement, c’est-à-dire une opération de vérification et pointage sur inventaire des ouvrages. Ce procédé favorise la mise à jour des catalogues et permet d’effectuer des acquisitions raisonnées dans le cas d’ouvrages manquants ou en mauvais état.
Au hasard d’un récolement, les numéros de « Bulletin officiel de l’Union syndicale des maîtres imprimeurs de France » datant de 1922 à 1939 ont été repérés dans une réserve thématique qui n’était pas la leur. A l’époque, à leur arrivée dans la bibliothèque, les numéros ont été dispersés dans deux collections. Les uns provenant de dons, les autres d’achat en librairie, ils avaient été traités soit en livres (également appelés monographies), soit en revues puis rangés dans les rayons au fur et à mesure.
Le récolement a permis de les rassembler dans le fonds des périodiques généraux sous une même cote : PER XIII G 2. Ainsi, les informations concernant cette parution ont pu être mises à jour et cela facilite le traitement des demandes d’information et de consultation des usagers.