Histoire des collections
Les collections de la bibliothèque municipale de Reims ont évolué au cours de l’histoire. Initialement à caractère religieux, détruites en partie pendant la Grande Guerre, elles se sont étoffées au fur et à mesure par des achats, des dons et des legs de grands donateurs.
Historique
Les collections initiales de la bibliothèque municipale de Reims découlent des confiscations opérées à la Révolution française au détriment des établissements religieux de la ville.
XLVI-A-23
XLVI-A-24
Ces documents sont d'origine diverse : le chapitre de la cathédrale de Reims, la bibliothèque de l'Ancien Collège des Jésuites (en 1762, les Jésuites sont expulsés de France et leurs biens confisqués), ainsi que de nombreux couvents et abbayes (abbaye Saint-Denis, abbaye Saint-Remi, couvents des Cordeliers et des Capucins, abbaye Saint-Pierre-les-Dames).
Les dons et legs
À ces collections premières constituées de manuscrits et d’imprimés essentiellement tournés vers le religieux et l’étude, se sont ajoutés au 19e siècle de nombreux dons et legs de collectionneurs privés comme Victor Diancourt, sénateur et maire de Reims.
Le catalogue :
Au 19e siècle, les collections étaient classées par grands domaines (Théologie et jurisprudence, Belles-lettres, Sciences et arts et Histoire) dans une enfilade de salles situées au premier étage de l'hôtel de ville, et inventoriées dans des catalogues imprimés.
Le public, composé de chercheurs et d'érudits locaux, enrichissait souvent eux-mêmes les collections par le don de leurs écrits savants, voire de leurs collections personnelles.
En 1897 la bibliothèque municipale de Reims fait partie des 30 premières bibliothèques classées par l'Etat en raison de la richesse de ses collections patrimoniales.
Fonds Carte postale, BMR55-402
Fonds Carte postale, BMR57-226
Le sauvetage des collections
La Première Guerre mondiale marque l’histoire des collections de la bibliothèque municipale de Reims. Dès octobre 1914, de courageux rémois comme le conservateur Henri Loriquet (1857-1939) ou Victor Charlier-Teutsch (1866-1939) se chargent d’évacuer les collections les plus précieuses de la bibliothèque de l’hôtel de Ville en dépit des bombardements continus. Elles sont transportées dans un premier temps dans les caves voûtées du musée des Beaux-arts de Reims, puis de 1915 à 1917, placées dans la crypte de la basilique Sainte-Clotilde, éloignée du front, à 6 km des lignes allemandes. Les pièces les plus précieuses (manuscrits, incunables) sont quant à elles abritées à Paris puis à Toulouse.
100 000 documents, parmi les collections les plus précieuses, ont ainsi été sauvés.
L'incendie de l'hôtel de ville
Le 3 mai 1917, un obus allemand provoque un incendie à l'hôtel de ville entrainant la disparition d'environ un tiers des collections : les plus récentes (fonds du début du siècle), les plus lourdes (fonds de chalcographie), les plus volumineuses (collections de périodiques) et les dons récents non inventoriés ou non classés (comme une partie du fonds Diancourt).
Après l’Armistice, les documents épargnés s’installent momentanément au musée, rue Chanzy, dans l’attente de la construction d’une nouvelle bibliothèque financée par la Dotation Carnegie pour la Paix Internationale.
BM Reims, XLVI-Bb-22
Le 10 Juin 1928 la bibliothèque Carnegie, conçue par l'architecte Max Sainsaulieu, ouvre ses portes au public.
Ses collections s'étoffent rapidement grâce aux dons ou legs, provenant de particuliers tels que les héritiers de l'écrivain suisse Louis Dumur ou de bibliothèques soucieuses de soutenir la ville de Reims (comme la bibliothèque du Palais des Arts de Lyon).
La Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la bibliothèque municipale de Reims n'a pas eu à déplorer de nouvelles destructions. Seule la pénurie de mazout entrave son bon fonctionnement et elle doit ainsi restreindre ses horaires d’ouverture. Par précaution, elle met à l'abri certaines de ses collections. Située en zone occupée, elle cache aussi l'existence de certains livres pour éviter d'avoir à détruire ceux figurant dans les listes Otto (Dossier documentaire n°4 (1850-1950)) établies par l'occupant nazi.
Après la Seconde Guerre mondiale, les conservateurs responsables de la bibliothèque et de ses fonds patrimoniaux ont eu à cœur de valoriser les collections patrimoniales par d’importantes expositions, profitant de la salle d’exposition conçue à cet effet. Certaines de ces expositions étaient souvent accompagnées de catalogues qui ont fait date, comme Les plus beaux manuscrits de la bibliothèque municipale de Reims (R P 764) ou Trésors de la bibliothèque municipale de Reims (R M 531).
La Société des amis de la bibliothèque municipale de Reims
Les moyens dont disposait alors la bibliothèque pour compléter et valoriser ses fonds patrimoniaux étaient néanmois réduits. En 1978, la création de la Société des amis de la bibliothèque municipale de Reims a pour but de soutenir les projets de la bibliothèque. Elle s'engage notamment dans une politique de commande de reliures d'art à des relieurs contemporains.
Les soutiens reçus :
À compter des années 1990, la bibliothèque Carnegie dispose d'un budget plus important pour enrichir ses collections. Ces acquisitions béneficient du soutien de la région Champagne-Ardenne et de l'Etat grâce au dispositif du fonds régional d'acquisition pour les bibliothèques (FRAB), crée en 1992. Depuis 2013, seul l'Etat accompagne financièrement ces acquisitions.
La réhabilitation de la bibliothèque Carnegie en 2003-2005 permet de rétablir la salle d’exposition, un moment dévolu à la lecture publique, et renouer avec les grandes expositions thématiques.
Les grands donateurs
Le mécénat
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Vous souhaitez donner des ouvrages ?
De simples dons de quelques documents ou des donations plus conséquentes sont possibles dans le cadre de la loi sur le mécénat.
Pour donner un ou plusieurs ouvrages à la bibliothèque, remplissez le formulaire sur le site www.bm-reims.fr -
Vous souhaitez participer financièrement à l’acquisition d’ouvrages ?
Vous pouvez vous adresser à la Société des Amis de la bibliothèque municipale de Reims, dont la vocation est de contribuer à l’enrichissement des collections.
Pour en savoir plus sur les documents
acquis grâce au mécénat,
consultez la page Mécénat.