Syracuse

Influencé par ses voyages dans la marine

Né le 27 avril 1875, Georges Hébert est issu d’une famille anglophile et est placé en pension dès l’âge de 7 ans. En 1893, le jeune homme intègre l'École Navale au lycée de Cherbourg. Dans un premier temps officier, il se charge de l’enseignement de la gymnastique des fusiliers marins ainsi que de la mousqueterie en 1905 à Lorient.

Pendant dix ans, Georges Hébert navigue et découvre le monde entier. Il s’inspire de peuplades indigènes du vaste empire colonial français qu’il admire par leurs capacités physiques, et en déduit que leur mode de vie correspond à celui que la nature destine aux hommes. Il veut alors développer une méthode innovante, moins théorique et plus pratique que les autres, comme « un retour à la nature, raisonnée, et adaptée aux conditions de la vie actuelle ».

Selon lui, la société industrielle et les nouvelles manières de vivre ont éloigné les Français de cette vie naturelle.

Pionnier de l’éducation physique

Georges Hébert s’oppose strictement à « la méthode suédoise », utilisée à l’école militaire de Joinville. Il voit le corps comme une machine : il doit être discipliné et médicalement bien fait. Sa devise est « Régénérer la race pour la patrie ».

Au début des années 1900, Georges Hébert développe l'Hébertisme, appelé également « Méthode Naturelle ». Cette dernière est basée sur un retour à la nature et prône une méthode d’éducation physique « complète, naturelle et pratique ». Hébert répertorie les gestes naturels en huit catégories : la marche, la course, les sauts, le grimper, le lever et le porter, les lancers, la défense naturelle par la lutte et la boxe, et la natation.

Fort de ses convictions, il publie L’Education physique raisonnée en 1907, Le Guide pratique de l’Education physique en 1909 ou encore Le Code de la Force en 1911.

Pendant les exercices, il impose aux hommes que la pratique sportive se fasse torse et jambes nus, en plein-air pour optimiser les bienfaits de la lumière. Pour Georges Hébert, l’athlète complet excelle dans toutes les formes d’exercices, a une santé tout aussi visible dans sa morphologie que dans son efficience motrice. Il néglige l’image de la sculpture grecque de «Hercule Farnèse » aux muscles trop développés et moins efficients que ceux de l’image du « Gladiateur combattant », car il faut « être fort pour être utile ».

Véritable philosophie de vie, l’Hébertisme permet à chaque individu d’être fort physiquement et moralement pour être utile aux autres.

Créateur du premier centre d’éducation physique en France

Son désir de créer un Institut d'Éducation Physique se concrétise quand il rencontre Marie Charles Jean Melchior de Polignac, dit le marquis de Polignac (1880-1950). Ensemble, ils fondent à Reims en 1913 le Collège d'Athlètes au Parc de Champagne. Ce Collège est le premier centre d'éducation physique de France et est considéré comme le berceau de la Méthode Naturelle. Lors de son inauguration le 19 octobre 1913, Georges Hébert organise une démonstration pour le Président de la République, Raymond Poincaré (1860-1934).

Pendant la Première Guerre mondiale, Georges Hébert est commandant d’une compagnie de fusiliers-marins. Gravement blessé au bras, il publie en 1918 l’ouvrage La culture virile par l’action physique à l’intention des officiers combattants. Après la guerre, la Méthode Naturelle, auparavant plébiscitée par les médecins, est progressivement abandonnée.

Malgré la maladie, Georges Hébert publie de nombreux ouvrages tel que L’Education physique, virile et morale par la Méthode naturelle en 1936. Il décède le 2 août 1957 à Tourgéville en Normandie.