La caricature de 1870 à 1918
Une société sous le feu du crayon
1874
1874, Louis-Alexandre GOSSET DE GUINES dit André GILL
Reproduction lithographique par LEFMAN en couverture de L’Eclipse, n°271, 4 janvier 1874
Réserve Atlas 80
L’œuvre d’André Gill (1840-1885) est déterminante pour la représentation de la censure dans la caricature lors de la seconde moitié du XIXe siècle. Gill crée en effet une figure emblématique de la censure sous la forme d’Anastasie (du grec « résurrection »), vieille femme portant de larges lunettes et munie d’immenses ciseaux, le plus souvent accompagnée d’une chouette symbolisant la nuit et donc l’obscurité que fait planer la censure. Anastasie apparaît pour la première fois dans le journal L’Eclipse du 19 juillet 1871 et son utilisation se révèle parfois surprenante, comme cela est le cas pour la une présentée ici. Une poupée dénommée Anastasie, dépouillée de tous les attributs caractéristiques de ce personnage, semble jetée au sol aux côtés d’une fillette armée d’un sabre, symbolisant l’année 1874 et tirant sur les ficelles d’un pantin représentant probablement l’Etat. La censure apparaît donc comme l’un des instruments à l’œuvre au sein de la République au cours de l’année qui débute.