L'abbé Rémi Thinot (1874-1915)
Portrait
Biographie
Un maître de chapelle reconnu
Rémi Thinot est né à Gueux le 1er décembre 1874. Il fait ses études sous la direction du renommé maître de musicologie et de chant grégorien, Amédée Gastoué. Ordonné prêtre en 1899, il devient vicaire de la paroisse Saint-André de Reims de 1899 à 1906, puis de Saint-Jacques en 1907. En octobre de la même année, il est nommé par le cardinal Luçon au poste de maître de chapelle de la cathédrale de Reims. Suite à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905, il réorganise, sans ressources, la Maîtrise de la cathédrale avec laquelle il vivra son heure de gloire lors des fêtes de Jeanne d’Arc en 1908.
Juste avant la Première Guerre mondiale, il lance la revue « La Prière chantée » (PER CH III 87). Mais la musique n’est pas le seul domaine dans lequel il excelle.
Un photographe passionné, témoin et acteur de la Grande Guerre à Reims...
Amateur d’estampes anciennes, de sceaux médiévaux et de manuscrits, l’abbé Thinot est également passionné par la photographie. Il rapporte de ses fréquents voyages à Abondance (Savoie) de nombreux clichés dont il se sert pour illustrer ses conférences.
Lorsque la guerre éclate, il débute la rédaction d’un journal personnel qu’il tient du 2 septembre 1914 au 14 mars 1915. Il y relate notamment l’incendie de la cathédrale le 19 septembre 1914, et le sauvetage des blessés allemands installés à l’intérieur. Il met à l’abri la moitié des stalles de la cathédrale, son trésor, ainsi que la tête de l’Ange au Sourire et établit un relevé des dévastations de la cathédrale qu’il prévoit de publier.
A la manière d’un reporter de guerre, accompagné de son ami Marius Poirier, chef de cave de la maison Pommery et Greno, il écume les rues de Reims et prend de nombreux clichés qui rendent compte des destructions de la ville. Certaines de ses photographies sont publiées dans le journal « L’Illustration » (PER X G 27).
... et sur le front
Malgré l’exemption dont il pouvait bénéficier, il s’engage comme aumônier militaire sur le front dans le XVIIème corps, 34e division de Toulouse. Il n’hésite pas à monter en première ligne les jours de combat. Le 16 mars 1915 dans les environs de Perthes (Ardennes) il est touché de cinq balles dont l’une à la tête alors qu’il portait secours à des soldats ensevelis après l’explosion d’une mine. Son corps est enterré près de la chapelle du château d’Anthenay dans les environs de Suippes, puis il est transféré à Reims dans le caveau familial au cimetière de l’Est.
Pour en savoir plus : ReimsAvant : dossiers sur l'abbé Thinot.