Henri Jadart (1847-1921)
texte : Alain Petiot - Membre de l'Académie de Stanislas de Nancy
Portrait
Biographie
Charles-Henri Jadart est né le 17 novembre 1847 à Rethel, fils d’Étienne-Alexandre Jadart, greffier en chef du tribunal de Rethel, et de Jeanne-Marie-Virginie Leroy. Il effectue ses études au collège Notre-Dame de Rethel (1857-1865) puis obtient une licence en droit de la Faculté de Nancy le 11 août 1868. Reçu avocat à la cour de Paris le 28 novembre 1868, avocat stagiaire à Paris (1873) puis à Rethel, il passe dans la magistrature, est juge suppléant au tribunal de Rethel, le 9 juillet 1873, puis au tribunal de Reims, le 18 novembre 1878. Il quitte la magistrature et devient successivement membre du comité de la bibliothèque de Reims, le 21 janvier 1884, conservateur adjoint de la bibliothèque et du musée de Reims, les 21 et 28 décembre 1886, correspondant du ministère de l’Instruction publique, le 6 décembre 1886, puis conservateur de la bibliothèque et du musée de Reims, le 8 novembre 1895.
Un membre de nombreuses sociétés savantes
Henri Jadart est membre titulaire de l’académie de Reims depuis le 13 décembre 1878 et en assure le secrétariat général de 1882 à 1920. Il est élu correspondant de la Société d’archéologie lorraine le 17 avril 1897. Il est également associé correspondant de la Société des antiquaires de France, membre de la Société française d’archéologie, membre du Comité des sociétés des beaux-arts et membre non résidant du Comité des travaux historiques, le 28 mai 1902. Faisant état de ses « relations littéraires à Nancy », Henri Jadart demande son admission à l’Académie de Stanislas par lettre du 10 novembre 1887. Sur le rapport de Jules Liégeois, Léon Germain et Louis Lallemand, il est reçu associé correspondant national le 2 mars 1888. Il remercie le 4 mars et offre régulièrement une partie de ses publications, notamment « Edmond du Boullay, historiographe et poète du XVIe siècle, héraut de France et de Lorraine » et « Jeanne d’Arc à Reims ».
Des travaux de recherches reconnus
Henri Jadart se consacre à la biographie et l’archéologie de la région rémoise et ardennaise. Il est l’auteur de 359 publications historiques dans les Travaux de l’Académie nationale de Reims et dans une multitude de périodiques : Almanach-annuaire Matot-Braine ; Almanach-Annuaire historique, administratif et commercial de la Marne, de l'Aisne et des Ardennes ; Annuaire rethélois ; Bulletin archéologique ; Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques ; Bulletin monumental, Bulletin de la Société d’archéologie lorraine (1904) ; Courrier de la Champagne ; Journal d'annonces de l'arrondissement de Rethel ; Mélanges Mabillon ; Revue d’Ardenne et d’Argonne ; Revue de Champagne et de Brie (1876-1896), Revue historique ardennaise. On relève particulièrement son ouvrage, Les édifices religieux du département des Ardennes - Essai de statistique et de bibliographie, paru à Reims (L. Michaud, libraire éditeur) en 1906. Les fonctions et les travaux d’Henri Jadart lui valent d’être nommé officier d’académie (30 avril 1886), officier de l’Instruction publique (2 avril 1896) et chevalier de la Légion d’honneur (2 avril 1912). Il reçoit encore, en 1904, une médaille d’or de la Société des Antiquaires et, en 1912, une médaille de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres pour le Concours des Antiquités Nationales.
Un homme touché par les destructions de la Première Guerre
Henri Jadart a épousé, le 29 août 1874 à Reims, Louise Marie Givelet (1851-1930) dont il a une fille et un fils. La première, Cécile-Marguerite-Marie (1876-1954) a été mariée à Louis-Marie-Joseph Regnaud (1873-1953), polytechnicien, officier d’artillerie et chevalier de la Légion d’honneur. Son fils, Edmond-Étienne-Marie-Rémi (1878-1906), élève de la Malgrange puis saint-cyrien de la promotion « In Salah » (1899-1901), est sorti de l’école dans l’infanterie coloniale. Sous-lieutenant le 1er octobre 1901, il est affecté au 5e régiment d’infanterie coloniale qui tient garnison à Cherbourg. En 1902, il sert à Madagascar et y fait campagne dans les rangs du 2e régiment de tirailleurs malgaches. Promu lieutenant de 2e classe en 1903, il revient en France où il sert au 7e régiment d’infanterie coloniale à Rochefort. En 1906, il rejoint le bataillon du Chari-Tchad et meurt de maladie le 15 octobre 1906 à Sandiré, région de Tillaberi, au Niger.
Durant la guerre, Henri Jadart a la douleur de voir une partie des collections dont il avait la garde dispersée ou détruite. Il meurt à Reims le 5 septembre 1921. À l’académie de Nancy, sa mémoire est évoquée lors de la séance publique du 1er juin 1922.