Du daguerréotype au numérique : histoire de la plaque de verre à travers les collections de la bibliothèque municipale - Partie 3
Les photographies, témoignages de l’histoire locale
Un traumatisme rémois : l’incendie de la cathédrale Notre-Dame
Un traumatisme rémois : l’incendie de la cathédrale Notre-Dame
Parmi les fonds photographiques conservés à la bibliothèque Carnegie, les plaques de verre léguées par l’architecte Max Sainsaulieu témoignent d’un événement dramatique de la Première Guerre mondiale dans la Cité des Sacres : l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Reims. Cet incendie se déroule rapidement après le début du conflit lors du bombardement du 19 septembre 1914. Les destructions de l’édifice avaient déjà commencé et se poursuivront tout au long de la guerre avec une intensité variable selon les années.
Les clichés de Sainsaulieu illustrent l’incendie lui-même, mais également les facteurs qui permettront à l’incendie de gagner une telle ampleur :
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La présence d’un échafaudage en bois de pin qui ceinturait la tour nord de la cathédrale depuis mai 1913 et qui s’enflamme suite à un tir d’obus,
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La paille disposée sur le sol de la cathédrale, transformée en hôpital militaire sur décision des autorités militaires allemandes lors de la courte occupation de Reims. Le 11 septembre, 15 000 bottes de paille sont amenées pour servir de couchage. Le 19 septembre, des flammèches venant de l’incendie de l’échafaudage communiquent très vite le feu aux bottes de paille. Affolés, les blessés allemands tentent de sortir mais sont bloqués par quelques soldats territoriaux et une foule de quelques 300 Rémois déchaînés contre eux. Il faut l’insistance du clergé de la cathédrale et d’un capitaine de dragons français pour que les blessés allemands soient finalement évacués. Mais 14 Allemands sont morts, dont 10 qui ont tenté de fuir par la cour de l’archevêché. Au total, les bombardements du 19 septembre 1914 causent la mort de 32 personnes.
Les plaques de verre du fonds Sainsaulieu témoignent également des mesures prises en urgence par cet architecte et Henri Deneux afin de préserver au maximum l’édifice ainsi que ses vitraux. Un relevé des vitraux ayant survécu aux multiples incendies est ainsi effectué avant que les ateliers Marcq ne procèdent à leur sauvetage dès novembre 1917.
Images Reims
Reims, berceau des pratiques sportives
Reims, berceau des pratiques sportives
Les plaques de verre témoignent également de l’essor des pratiques sportives à Reims en lien avec l’hébertisme, marqué entre autres par la création du Collège des Athlètes. Ce Collège, créé sous l’impulsion du marquis de Polignac, favorise le développement des activités sportives auprès du personnel de la maison de champagne Pommery. Le marquis, à la tête de Pommery dès 1907, est en effet un promoteur du sport au niveau national (il est membre de l’Académie des Sports, de l’Aéro-Club de France, de l’Automobile Club de France) et international (en tant que représentant de la France auprès du Comité International Olympique) mais aussi local.
De 1909 à 1911, le marquis fait aménager un terrain de 22 hectares pour y proposer plusieurs installations sportives parmi lesquelles des pistes de courses et de sauts, des emplacements pour les lancers de disque et poids, une salle d’escrime ou bien encore cinq courts de tennis.
En tant que chef de cave de la maison Pommery, Marius Poirier assiste aux travaux d’aménagement du Collège et immortalise les bâtiments et installations créés ainsi que les pratiques sportives amateures qui s’y développent.