Jean Nicolas Philippe Ponsardin (1747-1820)
Nicolas Ponsardin
Biographie
Grand manufacturier
Jean Nicolas Philippe Ponsardin nait le 22 octobre 1747 à Reims dans la paroisse Saint Martin. Sa mère, Marie Nicole Maconville (1713-1783), est négociante et son père, Adrien Ponsardin (1677-1775), est marchand-fabricant drapier, contrôleur de la Communauté des fabricants mais également receveur fiscal de sa paroisse. La maison Ponsardin, fondée en 1728, produit des draps, des couvertures ou encore des étoffes.
Nicolas Ponsardin étudie au Collège des Bons-Enfants de Reims. Il entre à la faculté de droit en 1763 et obtient ses diplômes de bachelier et de licencié. A la fin de ses études, en 1766, le jeune homme rejoint la fabrique de son père et développe l’affaire familiale. Rapidement, son entreprise florissante lui vaut d’être classé premier fabricant de tissu en laine de la ville. Cet homme d’affaire est réputé pour la stabilité des emplois dans son entreprise et l'attention qu'il porte aux conditions de vie de ses ouvriers. En période hivernale, pendant que les entreprises licencient du personnel, Ponsardin décide en effet de diversifier les compétences de ses salariés et les fait embaucher par la municipalité pour effectuer des travaux publics.
En 1777, il épouse Marie Jeanne Joseph Clémentine Huart-Letertre (1670-1867) avec laquelle il a trois enfants : Barbe Nicole (1777-1866), Clémentine (1783- 1867) et Jean-Baptiste (1779-1817).
A la veille de la Révolution, Nicolas Ponsardin occupe une situation importante et sa fortune est colossale.
Homme politique
Grâce à ses affaires, l’homme d’entreprise jouit d’une bonne réputation et d’une influence considérable. Son goût pour l’entreprenariat et son ouverture d’esprit le pousse à concilier plusieurs carrières.
A l’âge de 22 ans, Nicolas Ponsardin s’illustre au poste de « Grand-Garde des marchands » et est nommé Echevin de la ville puis administrateur de l’Hôpital Général.
En 1789, il devient membre du Conseil de la ville et est élu pour représenter la ville à l’Assemblée du Tiers-Etat du Bailliage de Reims. Réputé pour son calme et son sens de la justice, il est nommé président de la Chambre de Commerce de Reims en 1792 puis élu maire de Reims de 1810 à 1820 .
Fort de sa réputation, il est gratifié par Napoléon 1er (1769-1821) du titre de Baron de l’Empire en 1813 puis devient membre de la Légion d’Honneur. Durant les Cent-Jours, en 1815, il est élu député de Reims et est nommé membre du Conseil général de la Marne. Malheureusement, des problèmes de santé l’obligent à se retirer de la vie politique et il se fait remplacer par son premier adjoint, Florent Simon Andrieux (1761-1835).
Des traces de sa présence à Reims
Nicolas Ponsardin décède le 25 octobre 1820, à l’âge de 73 ans, rue Cérès à Reims. Il repose au Cimetière du Nord, dans l’imposante chapelle Clicquot-Ponsardin sur laquelle figure ses armes parlantes : un poisson au-dessus d’un pont à trois arches, le tout surmonté d’un mur crénelé (signe distinctif des Barons Maires).
L’Hôtel Ponsardin, en partie classé au titre des monuments historiques, abrite aujourd’hui le siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Reims et d’Epernay. Nicolas Ponsardin fait construire cet hôtel particulier à la place d’un immeuble rue Cérès qu’il hérite de sa mère en 1783. Le bâtiment, réalisé par l’architecte rémois Lebfevre, présente une façade sobre qui contraste avec la décoration soignée de l’intérieur : mobilier style Louis XVI, boiseries, tapisseries, salons de réception. Nicolas Ponsardin y accueille des personnalités telles que Napoléon Ier et sa femme Joséphine (1763-1814) ou encore Louis-Philippe 1er (1773-1850) venu assister au sacre de Charles X.
Un portrait de Nicolas Ponsardin, peint par Léon Job, est donné en 1853 à la Ville de Reims par sa fille Barbe Nicole Ponsardin (1777-1866) qui s’illustre dans le commerce du champagne sous le nom de Veuve Clicquot-Ponsardin.
Enfin, une rue du centre-ville de Reims proche de son hôtel particulier porte son nom : la rue Ponsardin.