Syracuse

Musidora, de son vrai nom Jeanne Roques, est née le 23 février 1889 à Paris. Elle se passionne très jeune pour la sculpture, l’écriture, la danse ou encore la comédie. Elle choisit le pseudonyme de Musidora en référence à l’héroïne du roman Fortunio de Théophile Gautier (1811-1872). Sa mère était originaire de la Champagne et Musidora vient régulièrement passer ses vacances à Troissy, village près de Dormans.

Elle commence sa carrière d’actrice dans des revues parisiennes, au théâtre et au cinéma. Elle joue notamment avec Colette (1873-1954), à qui elle apprend à nager. Musidora devient célèbre en 1915 grâce à son rôle d’Irma Vep dans la série de films muets « Les Vampires », de Louis Feuillade (1873-1925). Elle interprète une femme fatale, cagoulée et vêtue d’un collant de soie. Elle est ainsi considérée comme la première « vamp » française et devient une star du cinéma muet. Elle réalise ses premiers films en 1916 en adaptant deux romans de Colette. L'actrice devient la Muse des surréalistes, d’André Breton (1896-1966) et Louis Aragon (1897-1982), pour lesquels elle incarne la femme moderne, libre et fatale. Elle entretient également une correspondance avec le poète Pierre Louÿs (1870-1925).

Musidora tombe amoureuse du toréador Antonio Canero (1885-1952) en 1920 et part vivre en Espagne jusqu’en 1926.

A son retour en France en 1927, elle épouse Clément Marot (1895-1975), médecin à Châtillon-sur-Marne. Elle s’installe dans le village marnais jusqu’en 1942. Femme libérée, Musidora s’habille en pantalon et conduit sa voiture, notamment pour se rendre à Reims où elle donne des cours de diction au Conservatoire. Elle s’adonne également à ses passions, que sont le dessin, la peinture, la sculpture, le théâtre, l’écriture… Elle publie en 1934 son roman Paroxysmes de l’amour à la mort. Elle adresse une lettre à la revue de cinéma Pour vous (lettre publiée le 8 juin 1938) dans laquelle elle raconte sa vie dans la Marne.

L'artiste quitte Châtillon-sur-Marne en 1942 avec son fils et s’installe à Paris. Accompagné de Pierre Langlois (1913-2013), elle se consacre à la création de la cinémathèque française. Musidora décède le 7 décembre 1957 et est inhumée à Bois-le-Roi (Seine-et-Marne).

En 2013, Patrick Cazals (1946-....) lui consacre un documentaire vidéo intitulé Musidora, la dixième muse.

Sources

Article dans le journal l’Union (édition d’Epernay) le 7 décembre 2017
https://fr.wikipedia.org/wiki/Musidora_(actrice)
Les Amis de Musidora : https://www.musidora.org