Marcel Thil (1904-1968)
Palmarès
- 148 combats
- 113 victoires (dont 54 par KO)
- 13 matchs nuls
- 22 défaites
Il reçoit la Légion d’honneur en 1961.
Le boxeur est honoré par l'International Boxing Hall of Fame en 1991. Une rue de Reims est nommée en son honneur, dans le quartier Clairmarais près de la rue des Romains où il a grandi.
Biographie
Ses débuts dans le sport
Marcel Thil est né à Saint-Dizier en Haute-Marne le 29 mai 1904. Sa famille s'installe à Reims, au 44 rue des Romains, alors qu'il est enfant. Son père, forgeron de métier, meurt en mai 1914. Pendant la Grande Guerre, la famille se réfugie à Roches-Bettaincourt, où Marcel Thil fait la connaissance de soldats américains, qui l'initient à plusieurs sports dont la boxe . Il revient à Reims en 1922 à la suite du décès de sa mère. Le jeune homme rejoint alors « Le Wonderland rémois », club de sport dirigé par Hérisson et Popelimann. Il fait ses débuts à 19 ans en tant que mi-lourd, parmi les amateurs.
Marcel Thil s'engage dans la Marine nationale et part à Cherbourg. Il apprend le métier de mécanicien et est affecté successivement sur plusieurs navires pendant 3 ans. Entraîneur de l'équipe de football, il recommence également la boxe et participe aux compétitions régionales, tant et si bien qu'il accède au titre de Champion de la Marine en 1924 et 1925. C’est aussi à cette époque qu’il se lie d’amitié avec Jean Gabin (1904-1976).
En 1926, Marcel Thil est libéré de ses engagements militaires. Après un bref passage à Marseille où il est battu par le niçois Kid Nitram, il monte à Paris et rejoint l'écurie d'Alex Taitard, son futur beau-père. Il épouse Georgette Taitard le 27 juillet 1929, sportive elle aussi, et le couple donne naissance à une petite fille, Dany.
Un sportif avec de l’ambition
Marcel Thil passe dans la catégorie des poids moyens et, pendant deux ans, son rythme est le suivant : travail le matin chez Citroën et entraînement jusque tard dans la soirée. Il livre plusieurs combats au sein du « Central Sporting Club » dans le 10ème arrondissement. Son ascension dans le milieu de la boxe est lente, non sans à-coups.
Le boxeur livre quelques combats en Angleterre, et à force de persévérance, remporte son premier championnat de France en octobre 1928. En mars 1929, il devient champion d'Europe face à l’italo-congolais Leone Jacovacci (1902-1983). Il essuie quelques revers de fortune, notamment à cause d'une arthrite à la main droite qui l’empêche d'asséner son coup fétiche, un puissant punch du droit, et doit se contenter de boxer majoritairement de la main gauche.
Marcel Thil perd en 1930 son titre de champion d'Europe mais demeure extrêmement bien classé en France comme à l'étranger. Le 10 juillet 1931, il bat avec brio le champion des USA en titre, Vince Dundee (1907-1949), sur le court central de Roland Garros et impressionne la foule.
Après la consécration, la reconversion
C’est le 11 juin 1932 que Marcel Thil accède au titre de champion du monde dans la catégorie des poids moyens au Parc des Princes, face à l'américain Gorilla Jones (1906-1982). Il renouvelle ensuite son titre neuf fois d’affilée. Ce n’est que le 23 septembre 1937 que le sportif rencontre la défaite à New York face à l'américain Fred Apostoli (1913-1973), cédant ainsi sa couronne. Il prend sa retraite de boxeur dans la foulée, et reçoit le grand prix de la presse sportive la même année.
Après avoir raccroché ses gants, Marcel Thil revient à Reims et devient négociant, d’abord dans le charbon puis dans le champagne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé comme brigadier d’ordinaire, avant d’entraîner les amateurs du Boxing Club de Champagne. Après-guerre, il s’associe à Marcel Dalsheimer pour diriger le Ring Régional de Champagne, où il prodigue ses conseils à des jeunes prometteurs comme Jacques Herbillon (1928-2011) ou Roger Gallois (1943-.... ). Il s’investit aussi auprès des clubs de boxe de Dieppe et de Melun.
Il décède dans un accident de voiture le 14 août 1968 et est enterré à Cannes.
Sélection de documents
Marcel Thil