Léon Hourlier (1885-1915)
Portrait
Reims, Bibliothèque municipale, Portraits champenois Hourlier Léon.
Reims, Bibliothèque municipale, Album Quéreux 4
Reims, Bibliothèque municipale, PER IV 404.
Une journée avec Léon Hourlier
- 7 h (été) ou 8h (hiver) : Réveil
- Séance de gymnastique suédoise
- Petit déjeuner copieux
- 30 minutes de marche
- Séance de punching-ball
- 10h30 : 10 kilomètres de vélo sur piste à un train modéré, puis accélération progressive pour terminer en pleine action
- Pendant midi : Séance de massages légers, déjeuner
- 14h : Promenade digestive
- 15h : 10 kilomètres de vélo sur piste à un train modéré
- Repos
- Sprints de deux cents à trois cents mètres
- 1 heure de massages
- Soirée : Avant et après le dîner, il se distrait avec de la lecture, de la musique, du chant et se rend régulièrement au théâtre
- 22h ou 23h : Coucher
Palmarès
- Grand Prix d’ouverture au stade de Buffalo (Paris)
- Grand prix de Nantes
- Championnat de France à Paris
- Grand Prix de Bordeaux
- Grand Prix de Reims
- Grand Prix de Turin
- Grand Prix d’ouverture de Marseille
- Grand Prix de Barcelone
- Grand Prix de Nancy
- Grand Prix de Roubaix
- Grand Prix de Metz
- Grand Prix de Rouen
- Grand Critérium de vitesse au Parc des Princes (Paris)
- Grand Prix de l’Etoile Belge de Bruxelles
- Grand Prix de Brest
- Grand Prix de Laval
- Grand Prix de Rennes
- Course internationale de Reims
- Grand Prix du Lion au Parc des Princes (Paris)
- Grand Prix d’Agen
- Course internationale de Paris au stade Buffalo (Paris)
- Grand Prix de Paris du Vélodrome d’Hiver
- Grand Prix de Pâques d’Orléans
- Course internationale de Paris au Parc des Princes
- Grand Prix classique de Marseille
- Championnat de France de vitesse à Paris
- Grand Prix de Paris au Parc des Princes
- Grand Prix de Buffalo (Paris)
- Grand Prix de Belgique à Bruxelles
- Grand Prix de Bordeaux
- Grand Prix de Reims
- Grand Prix d’ouverture de Paris au Vélodrome d’hiver
- Grand Critérium de tandems à Paris au Vél d’Hiv
- 100 kilomètres à l’américaine à Paris
- 2ème du Championnat du Monde de vitessee
- Match de vitesse à Paris
- Grand Prix de Monaco
- Grand Prix de Menton
- Match de vitesse à Londres
- Grand Prix de Pâques à Reims
- Grand critérium de vitesse au stade Buffalo (Paris)
- Championnat d’Europe de vitesse à Lyon
- Grand Prix de Paris à la piste municipale
- Grand Prix de Brest
- Grand Prix de Reims
- Grand Prix d’Allemagne à Berlin
- Grand Prix de France au Parc des Princes (Paris)
- Champion d’hiver de vitesse
- Grand Prix d’Allemagne
- Grand Prix de Bordeaux
- Grand Prix de Buffalo (Paris)
- Grand Prix de France
- Grand Prix de Marseille
- Grand Prix de Reims
- Prix du Conseil Municipal de Paris
- 24h de Paris
- 2ème des Championnats d’Europe de vitesse
- Champion de France de vitesse
- Grand Prix d’Italie
- Grand Prix de Belgique
- Grand Prix de Paris
- Grand Prix de Reims
- Grand Prix de Berlin
- Grand Prix de Bordeaux
- Grand Prix de Marseille
- Grand Prix du Conseil Municipal de Paris
- Six jours de Paris avec Léon Comès
Le Vélo, Léon Hourlier
Biographie
Un jeune homme passionné de sport...
Fils de Jean-Baptiste Hourlier (1856-19..) et de Marie-Clémentine Fromage (1856-19..), Léon Alexandre Hourlier naît le 16 septembre 1885 à Reims. Son père, gendarme à cheval, rêve d'en faire un "honnête commerçant". Mais malgré ses compétences intellectuelles, Léon éprouve le besoin de dépenser son énergie et sa force. C'est ainsi qu'à 16 ans, il se fait recruter comme garçon boucher.
"Né énergique, amoureux de tous les efforts physiques, sportsman d'âme et de tempérament", comme il se définit lui-même dans son livre Le Vélo (1913), il commence à pratiquer très jeune de nombreux sports. Il dispute des compétitions de lutte gréco-romaine et de boxe au Club Athlétique Rémois (C.A.R.). Il s'entraîne également à la course à pied, à la gymnastique, aux haltères, aux poids, au canotage, à la natation et au football.
Léon Hourlier se passionne pour la bicyclette dès son plus jeune âge. Après avoir assisté à un entraînement de course de vitesse au vélodrome de la Haubette à Tinqueux, il décide de devenir coureur cycliste professionnel. L'adolescent a alors plusieurs motivations en tête qu'il détaille dans son livre : "la vie libre, la gloire de mon nom prononcé par des milliers et des milliers de lèvres, imprimé en caractère gras dans les journaux, la réputation, les trompettes de la Renommée; enfin la richesse". D'abord réticents à l'idée de le voir pratiquer cette discipline qu'ils jugent trop dangereuse, ses parents récompensent ses bons résultats scolaires en lui offrant des cours de bicyclette. Le jeune homme entre au Bicycle Club Rémois (B.C.R.) qui arbore un maillot azur et blanc et dont la devise est "Respect pour tous". Il remporte sa première victoire à 17 ans en 1902, sur la piste de la Haubette.
... déterminé à devenir un grand champion
Léon s'inscrit dans les courses locales puis régionales et bat rapidement les meilleurs coureurs du B.C.R. Ses prédispositions en course de vitesse sont très vite remarquées. Il court en général sur des épreuves d'un kilomètre. Il obtient sa licence professionnelle de coureur cycliste en 1904 à l'âge de 19 ans. Il s'installe à Paris où il s'entraîne sous les conseils avisés du champion Gabriel Poulain (1884-1953). Les nombreuses défaites qu'il subit l'encouragent à s'entraîner de façon encore plus sérieuse afin d'atteindre le plus haut niveau.
Ses entraînements sérieux lui sculptent un physique musclé avec des cuisses et des mollets robustes qui lui garantissent sa puissance caractéristique. Cette hygiène de vie, associée à l'accompagnement dont il bénéficie l'aident à parvenir à ses objectifs. Il connaît la gloire en 1908, lorsqu'il gagne son premier Championnat de France au Parc des Princes (Paris).
En 1910, il effectue son service militaire dans le 103e régiment d'infanterie, avant de reprendre sa carrière d'athlète.
Sa carrière est couronnée de plusieurs titres de Champion de France de vitesse, d'un titre de Champion d'Europe de vitesse, ainsi que de nombreuses victoires dans des Grands Prix tels qu'à Reims, Paris ou Bordeaux. Le 21 décembre 1913, il bat le record du monde de vitesse sur 250 mètres au Vélodrome d’Hiver (Paris), en 14 secondes et 3/5. En 1914, il triomphe avec son beau-frère et ami Léon Comès lors de la seconde édition des "Six jours de Paris", une course de longue durée à l'américaine. Ils parcourent à eux deux 4 278,950 km.
La même année, Léon Hourlier est sélectionné pour les Championnats du monde de vitesse professionnels à Copenhague et prévoit ensuite de partir disputer quelques courses aux Etats-Unis. Malheureusement, les championnats débutent le 2 août 1914, à la veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale : les athlètes rentrent précipitamment chez eux.
Le destin tragique d'un athlète au sommet de son art
De retour du Danemark, Léon Hourlier est engagé en tant qu'automobiliste dans un Etat-major, puis il demande à servir dans l'aviation. En mai 1915, il obtient brillamment son brevet d'aviateur militaire. Attaché à l'escadrille d'aviation chargée de la défense du camp retranché de Paris, son rôle est d'intercepter les zeppelins et les avions allemands pour défendre la capitale. En juillet, il est affecté comme pilote dans une escadrille de bombardement. Il participe aux bombardements de Sarrebruck, Dilingen, Damary, Vouziers ou encore Trèves. En septembre, Hourlier reçoit ses galons de sergent aviateur. Début octobre, il est promu sous-officier et reçoit la Croix de Guerre.
Le 16 octobre 1915, Léon Hourlier et Léon Comès s'envolent de Saint-Etienne-au-Temple afin de rejoindre leur ami, le champion de boxe Georges Carpentier (1894-1975), engagé lui aussi dans l'aviation. Peu après son décollage, l'avion s'écrase dans des arbres et les deux jeunes hommes sont tués sur le coup. Une rupture brutale de l'hélice semble être la raison de ce crash. Léon Hourlier laisse derrière lui son épouse, Alice Comès, son fils Charles, âgé de 6 ans, et sa fille, Odette, qu'il n'aura jamais la chance de rencontrer.
Le 20 octobre, une cérémonie funéraire a lieu à Saint-Etienne-au-Temple. De grands champions font le déplacement, dont son ami Georges Charpentier. Le capitaine Boucher, commandant de son escadrille, prononce ce discours : « Doué d’une rare énergie, d’un sang-froid à toute épreuve, toujours impatient d’agir et de se dévouer, possédant cette admirable gaîté qui est l’apanage du soldat français, les observateurs s’accordaient à louer sa maîtrise comme pilote, son entrain pendant le voyage, son calme sous le jeu de l’artillerie ennemie ».
En 1926, une cagnotte est lancée par des amis cyclistes afin d'offrir des sépultures définitives à Léon Hourlier et à Léon Comès. Le corps de Léon Hourlier est exhumé le 10 octobre 1931 à Saint-Etienne-au-Temple pour être enterré auprès de sa mère au cimetière de Signy l’Abbaye (Ardennes).
Hommages à Léon Hourlier
- En 1919, lorsque le vélodrome de la Haubette rouvre ses portes, les courses sont organisées à la mémoire de Léon Hourlier et au bénéfice de l’œuvre caritative « Retour à Reims ».
- Dès 1920, un match de vitesse, le Prix Hourlier, se dispute lors des Grands Prix de Reims.
- De même, un Prix Hourlier-Comès est remis au Vélodrome d’Hiver (Paris) entre 1926 et 1958.
- Le 11 novembre 1923, un Monument aux Sportifs Rémois morts pour la France est inauguré au Parc Pommery (actuel Parc de Champagne), le nom du champion y figure.
- En 1927, on donne également son nom à une rue de Reims existant encore de nos jours, ainsi qu’une rue à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).