Jean Berque (1896-1954)
Jean Berque
Ses illustrations
Biographie
Son éveil artistique
Jules-Jean-Paul Berque, né à Reims le 31 janvier 1896, est le fils de Marguerite Pierrard et de Charles Berque, propriétaire du vin de Champagne de la Maison Ernest Irroy. Il pratique le violon et le dessin. Ses premières illustrations s’inspirent de ses voyages en famille dans le sud de la France et en Italie.
A l’âge de 20 ans, il part faire ses études à l’Académie Ranson de Paris. Cette école d’art lui permet de recevoir l’enseignement de grands peintres, membres du mouvement artistique Nabis : Félix Vallotton, Maurice Denis ou encore Paul Sérusier.
Jean Berque a deux enfants de sa première union en 1920 avec la sparnacienne Raymonde-Emmanuelle-Louise-Marie Thoral, puis un dernier fils avec sa deuxième femme, Germaine Kohn, qu’il épouse en 1943.
Un peintre engagé
Au sortir de la guerre, Jean Berque s’implique dans les projets de reconstruction de sa ville natale. Il devient l’un des premiers membres de l’« Union rémoise des arts décoratifs » (URAD), fondée en 1922 par l’architecte rémois Ernest Kalas (1861-1928). Cette fondation vise à rendre leur place aux arts dans une ville meurtrie par la guerre.
Jean Berque marque son empreinte jusque dans la nouvelle Cité-Jardin du Chemin-Vert. Financé par Georges Charbonneaux, ce quartier est considéré comme la plus grande opération de reconstruction de la ville. Le peintre réalise deux décors dans l’église Saint-Nicaise : la Vierge à l’enfant, au revers de l’entrée, et quatorze stations du Chemin de croix. L’édifice religieux est inauguré en 1925 et la presse encense les réalisations du peintre.
En parallèle, Jean Berque se fait une place à Paris. Très réputé pour ses nus, il peint également des natures mortes et des paysages. L’artiste expose ses toiles dans des galeries, il participe à l’exposition « Premier Groupe » de la Galerie Druet en 1924, puis au Salon d’Automne jusqu’en 1928.
Un illustrateur de livres
Jean Berque met son talent au service de la littérature en illustrant son premier livre en 1925 : L’Offrande Lyrique de l’écrivain Tagore (BM Reims, Réserve CHG 33). La bibliothèque Carnegie possède l’exemplaire 102/120 qui présente les compositions de Jean Berque et la signature manuscrite du graveur François-Louis Schmied.
Jean Berque orne de ses dessins un livre par an jusqu’en 1938, puis quelques ouvrages jusqu’en 1951 dont Blé en Herbe de Colette (BM Reims, Réserve CHG 18) qui contient 23 cuivres en pleine page de l’artiste.
Un an après sa nomination comme chevalier de la Légion d’honneur, au titre des Beaux-Arts, le peintre décède soudainement dans une librairie à Paris, le 27 avril 1954.
Au cours de l’année 2020, la bibliothèque Carnegie a acquis neuf ouvrages illustrés par le peintre Jean Berque. Ces acquisitions ont permis d’intégrer deux titres absents des collections de la bibliothèque : les Fabulettes de l’autrice Denise Boas (Réserve CHG 106), illustrées dans un style naïf par l’artiste, ainsi que le recueil poétique Vers toi de Claude Ramboz (Réserve CHG 110). La bibliothèque conserve à ce jour dans la réserve précieuse 42 ouvrages illustrés par cet artiste rémois.
Au début de l’année 2021, la bibliothèque Carnegie a également intégré à ses collections un ensemble de lettres adressées par cet artiste à sa famille entre 1915 et 1921 grâce au don effectué par Patrick Châtelin, spécialiste de Jean Berque.