Guillotine sèche
René Belbenoît
Récit
Charles aimé :
René Belbenoît raconte dans le détail son parcours de délinquant au début du XXème siècle. Pour un vol avec effraction et pour plaire à sa belle, René Belbenoît est condamné à 8 années de bagne. Après une étape à la citadelle de Saint Martin de Ré, il traverse l’atlantique et est débarqué à Cayenne.
Ce formidable récit, dont le titre est emprunté à Albert Londres, fait entrer de plain-pied le lecteur dans une monde d’une grande violence, avec ses codes, ses règles, où l’administration se révèle être une machine à broyer les hommes.
Ses 4 tentatives d’évasion le conduisent dans les différents établissements du bagne de Guyane., comme une traversée des cercles de l’enfer, où René Belbenoît décrit avec minutie les règles de l’institution pénitentiaire comme celles des bagnards.
Après avoir purgé sa peine, et comme l’impose le règlement de l’institution pénitentiaire, René Belbenoît est libéré mais contraint de rester à Cayenne pour le doublage, qui durera autant d’années que sa condamnation initiale. Devant cette promesse de survie misérable, il organise son évasion et parvient à rejoindre au bout de 22 mois la terre promise, les Etats Unis.
Ce récit passionnant mené tambour battant inspirera Henri Carrière, compagnon de captivité de René Benbenoît pour son roman Papillon.
La trilogie du Batzan :
Le gardien invisible / De chair et d’os / Offrande à la tempête
Dolores Redondo
Roman
Isabelle a aimé :
La trilogie du Batzan a pour décor Elizondo, un village basque dont le personnage principal est originaire. L’inspectrice campée par Amaia Salazar, est une jeune femme volontaire et héritière d’une histoire familiale tragique. La relation avec sa mère qui a témoigné très tôt à son égard d’une cruauté sans nom (et plus encore) est présente tout au long de la trilogie et montera en intensité dans le dernier tome. La nature omniprésente forme à elle seule un des personnages: la forêt est le foyer du basajaun, sorte de yéti basque, protecteur de la forêt ; la rivière est le lieu des premiers meurtres ; le climat rude des montagnes- la neige et la pluie- accompagnent les protagonistes dans le déroulement de la trilogie.
Dolores Redondo mêle avec efficacité ses intrigues très contemporaines et les croyances populaires basques (avec la présence de figures protectrices tels le Basajaun ou maléfiques tels le Tartallo ou Inguma). Cela peut paraitre parfois étrange -et il faudra laisser votre logique au placard- et pourtant cela fonctionne et nous sommes emportés par les intrigues qui se nouent et qui entremêlent les personnages de la mythologie basque à la vie quotidienne des villageois.
Monteperdido
Agustin Martinez
Roman
Isabelle a aimé :
Bien que l’intrigue soit somme toute classique (l’enlèvement de deux petites filles dans un village montagnard isolé), Agustin Martinez réussit à créer une atmosphère oppressante dans le paysage grandiose des Pyrénées espagnoles. Le rythme est assez lent dans ce huit clos mais cela permet à l’auteur de prendre le temps de bien camper les personnages. L’histoire est surtout magnifiée par la beauté et la majesté des montagnes et par la relation presque paternelle entre les deux enquêteurs Santiago Bain et la jeune Sara Campos qu’il a pris sous son aile.
Le silence buté d’Ana- la seule des deux petites filles retrouvées- le poids du secret qui entoure les familles, la présence supposée du kidnappeur dans le village mais que personne n’a réussi à démasquer depuis 5 ans, toute cette tension concourt à faire monter l’angoisse jusqu’au dénouement final.Un premier roman policier réussi pour ce jeune auteur espagnol.
Demain c'est loin
Jacky Schwartzmann
Roman
Charles a aimé :
A Lyon, François Feldman, comme le chanteur, entretient des rapports houleux avec sa conseillère financière : ses projets géniaux ne sont pas vraiment des succès. Suite à un accident, et au cœur d’un quiproquo, ils sont contraints de faire équipe pour échapper à la vengeance d’un caïd. Un roman policier rempli d’humour, servi par une langue d’une grande richesse et pleine d’inventivité, un délice !
Prix Transfuge du meilleur espoir polar 2017
Bondrée
Andrée A. Michaud
Roman
Audrey a aimé :
Eté 67. La Bondrée. Un camp de vacances à la frontière du Canada et des Etats-Unis en plein cœur d’une nature sauvage. Les Mulligan, les Latimer et les Larue se retrouvent là chaque année. Il fait chaud, les Beatles passent à la radio et les tartes aux fruits cuisent dans le four. On parle anglais, français. Le temps s’écoule doucement jusqu’à ce que la pétillante Zaza Mulligan disparaisse. Elle est finalement retrouvée morte au milieu de la forêt, la jambe sectionnée par un vieux piège à ours. Ce drame fait mystérieusement écho au suicide d’un trappeur au même endroit. Une enquête est ouverte.
Bondrée est un roman dont l’atmosphère a souvent été comparée à celle de Twin Peaks. La résolution de l’énigme importe moins que la construction d’un paysage mémoriel et émotionnel. Mais surtout, ce qui vous enveloppe à la lecture, c’est le style d’Andrée Michaud. Les phrases ponctuées d’anglais et de québécois s’enroulent, se répètent parfois comme des chansons chamaniques. Plus qu’une lecture, une expérience sensorielle ! Et si l’expérience vous a plu, plongez dans Rivière tremblante.
Le loup d'Hiroshima
Yûko Yuzuki
Roman
Eléonore a aimé :
Le jeune lieutenant Hioka est envoyé dans la circonscription de Kurehara près d’Hiroshima pour travailler aux côtés d’Ogami, un commandant aux pratiques douteuses et dont les relations supposées avec les yakuzas ternissent l’image de la police. Ce duo mal assorti va-t-il réussir à faire équipe et tenir dans la durée ?
Un scénario classique et parfois dur à suivre tant les personnages sont nombreux. Mais l’auteur réussit à nous faire découvrir avec précision - comme si nous y étions - le monde des gangs des yakuzas, ses codes et ses valeurs. La psychologie des protagonistes est finement amenée et l'auteur nous tient en haleine jusqu'à la fin dans un contexte de tensions extrêmes entre les gangs.
Ce roman, violent et noir, a été primé Grand Prix de l’association des écrivains japonais de littérature policière 2016. Il a également été adapté au cinéma en 2018 par Shiraishai Kazuya.
[L’Atelier Akatombo est une toute jeune maison d’édition fondée par Dominique et Franck Sylvain - traducteurs du présent roman - qui souhaite se consacrer à la littérature de genre japonaise. A suivre de près... ]
De loin on dirait des mouches
Kike Ferrari
Roman
Florian a aimé :
Le sen͂or Luis Machi est un parvenu crapuleux, satisfait de sa réussite sociale gagnée à quatre pattes, en bon chien léchant les bottes des sinistres colonels argentins. Plus dure sera la chute, sen͂or Machi ! Au petit matin d’une journée qui s’annonçait sous les meilleurs auspices, les narines encore poudrées et soulagé de son désir grâce aux exercices buccaux d’une secrétaire blonde, Machi crève un pneu de sa BMW sur la route du retour au foyer. L’aube radieuse vire au cauchemar. Pas de roue de secours ; mais, à la place un cadavre au visage littéralement explosé et attaché à la barre du coffre avec la paire de menottes à fourrure du sen͂or Machi. Gros soucis en perspective ! Ce mort sans nom se montre si intime et si attachant qu’il devient compliqué de s’en défaire… Kike Ferrari, l’écrivain-balayeur du métro de Buenos Aires, signe une fable mordante : la journée en enfer d’un homme infâme.
Hypérion victimaire : martiniquais épouvantable
Patrick Chamoiseau
Roman
Eléonore a aimé :
Avec ce face à face effroyable d’un criminel tenant en joug un commandant de police, Patrick Chamoiseau berce dans le roman noir. Au fil du récit, nos émotions vacillent constamment entre l’effroi distillé par ce tueur cannibale se prenant pour un artiste, un « archange de la mort » même, et la douce chaleur insufflée par la langue créole et la cuisine martiniquaise. A travers ce huis clos magistral, l’auteur dresse un portrait très dur de son île la Martinique dont la jeunesse semble vouée à la déchéance, la déliquescence. Critique sociale ou pure fiction ? Cet ouvrage constitue l’unique roman policier de Patrick Chamoiseau. Il est pourtant d’une telle réussite qu’on aimerait que l’auteur réinvestisse le genre ou que l’ouvrage, du fait de son rythme et de ses séquences quasi cinématographiques, puisse être porté à l’écran. La truculence des mots inventés par l’auteur et la subtilité de son écriture sont un pur régal. L’ouvrage a été réédité en 2017 sous le titre « J’ai toujours aimé la nuit » aux éditions Sonatine.
Entre deux mondes
Olivier Norek
Roman
Isabelle a aimé :
Dans son dernier roman, Olvier Norek nous entraine à Calais. Nous voici plongés dans la Jungle, « entre deux mondes », où les réfugiés ne sont plus dans leur pays mais ne font pas encore partie du nôtre. L’histoire s’ouvre sur Nora et Maya entassées sur un bateau pour atteindre un endroit sûr et accueillant à 6000 kms de là où Adam, leur mari et père, policier à Damas, les rejoindra. Ensemble ils pourront passer en Angleterre et construire leur avenir…
Nous assistons à la découverte de la jungle de Calais de l’intérieur avec ses codes, ses luttes d’influence entre communautés, ses règlements de compte, l’asservissement des plus faibles et les tentatives désespérées de ces hommes pour passer de l’autre côté de la Manche chaque nuit. A l’occasion d’un meurtre qui a lieu dans cet endroit sans foi ni loi, Adam se liera à l’inspecteur Bastien, fraîchement débarqué au commissariat de la ville.
Le portrait des réfugiés et l’accueil réservé à ces êtres perdus dans un pays qu’ils pensent meilleur est loin d’être idyllique. Il est percutant et il fait mal. Vous sortez de ce roman sonné et reconnaissant.
Sonné parce que les conditions de vie dans la Jungle y sont décrites de manière très réaliste (pénurie de toilettes, manque d’hygiène, infections…), le traitement réservé aux plus faibles par des hommes (passeurs comme réfugiés) sans aucune moralité est difficilement soutenable et les tentatives de passage de la frontière sidérantes. Reconnaissant parce qu’au-delà du désespoir et de la noirceur de la situation, un lien ténu et une solidarité entre les êtres prend forme et que l’espoir renaît…Heureusement…
Tu ne peux pas mettre ensemble dix mille hommes, quasiment enfermés, tributaires de la générosité des Calaisiens et des humanitaires, sans autre espoir qu’une traversée illégale, et croire que tout va bien se passer. […]Si un jour ils rasent la Jungle, il ne faudra pas creuser trop profond. »
Archives des Critiques de la page Polar
55 de fièvre
Tito Topin
Roman
Eléonore a aimé :
La Manufacture de livres réédite ce roman policier de Tito Topin, paru en 1983 et et Prix mystère de la critique en 1984. Une occasion de (re)découvrir le style de l’écrivain également graphiste, illustrateur et scénariste connu pour avoir créé le personnage de Navarro. Tito Topin nous offre ici une oeuvre haletante prenant place à Casablanca en 1955, dans un pays en route vers son indépendance, où le racisme entre communautés européennes et marocaines, règne en maître. De retour d’une soirée, Gin est violée et laissée pour morte par un ami, un colon blanc du nom de Georges, qui tentera de faire porter le délit sur la communauté arabe.
Un récit révoltant d’une traque menée par Manu, le petit ami de Gin et par l’inspecteur Emile Gonzalès (qui fait là sa première apparition dans les romans de Tito Topin) freinée par une police soumise de façon malsaine aux pressions politiques, au coeur d’un été bouillant et émaillé de révoltes, d’attentats et de violences…
Roman également disponible à la bibliothèque Carnegie dans sa réédition de 1988 par les éditions Gallimard, cote DL 4392.
11H14
Glendon Swarthout
Roman
Isabelle a aimé :
Gallmeister réédite cet excellent polar de Glendon Swarthout écrit en 1979 et paru sous le titre Ré-Percussions à la Série noire en 1980.
Jimmy B. Buttler, écrivain pour enfant et dandy immature, accepte pour les beaux yeux de son ex-femme d'enquêter sur la mort de son amant au Nouveau Mexique. Sans rancune -Tyler l'avait tout de même quittė au bout de 3 mois de mariage pour son rival-Jimmy fonce au pays des cowboys au volant de sa Rolls de collection et ses fringues haute couture. Fraichement débarqué à Harding, ville natale de son ex, il échappe à une tentative de meurtre et comprend vite qu'on cherche à étouffer la tragédie sanglante qui a opposé les deux grands-pères de Tyler au début du siècle dernier.
Au cours de son périple, Jimmy va croiser entre autres, un shérif véreux et à la justice expéditive, un employé du gouvernement, une bibliothécaire quasi centenaire haute en couleurs qui va lui apprendre qu'il n'est pas le premier que Tyler envoie au casse-pipe...
Ce polar débute de manière badine et légère mais il ne faut pas s'y fier. L'histoire gagne en épaisseur et les personnages en profondeur au cours de notre lecture. Polar plein d'humour et d'autodérision aux ressorts pourtant dramatiques : le business du trafic d'immigrés le long de la frontière, les lynchages, le chantage sur plusieurs générations qui détruit des vies. Jimmy grandit sous nos yeux au fur et à mesure qu'il découvre le monde très laid des adultes. Et il faut attendre la toute fin de l'histoire pour connaître la tragédie qui se cache derriere le titre français : 11h14....Qu'a-t-il bien pu se passer à cette heure là et en quelle année ?
Un polar à lire rien que pour la séquence de flingage dans une concession automobile.
Underground airlines
Ben H. Winters
Roman
Charles a aimé :
Une uchronie saisissante plonge le lecteur dans les USA où quatre états du sud ont conservé la pratique de l’esclavage grâce à laquelle ils bénéficient d’une économie florissante. Un ancien esclave évadé, utilisé par les Marshals comme agent infiltré traque les fugitifs dans les états du nord jusqu’au jour où il identifie la filière qui organise la fuite des esclaves… Ce roman dont on décroche difficilement mêle enquête policière et quête de soi sur fonds de racisme institutionnalisé.
La police des fleurs, des arbres et des forêts
Romain Puertolas
Roman
Eléonore a aimé :
Cette nouvelle œuvre de Romain Puertolas est un roman vivifiant !
Légèrement désuète, un brin décalée, cette histoire policière se déroule en 1961 dans un petit village français, loin de toute civilisation, sous-entendue urbaine.
Un meurtre horrible a été commis : le corps de Joël, aimé de tous, a été retrouvé démembré dans l’usine locale. Le maire paraît suspect, plusieurs personnes semblent avoir des choses à cacher.
Tout s’installe plutôt classiquement pour cette histoire policière, à laquelle se mêle une charmante amourette entre l’inspecteur et la fleuriste locale.
On découvre l’histoire au fil des échanges épistolaires truculents entre l’inspecteur mandaté pour l’enquête et la procureure de la République.
Au fur et à mesure de son enquête, l ’inspecteur découvre les pratiques barbares et étranges des villageois. Le garde champêtre, faisant office de policier local, fait sourire. On exulte au récit des différents interrogatoires menés auprès des villageois.
A ses côtés, nous finissons par comprendre les origines du meurtre, à trouver le coupable, mais le livre nous tombe des mains quand quelques pages avant la fin, l’inspecteur nous révèle ce que nous n’avions vu venir à aucun moment…
La fin est délicieuse ! On en reste étonné, charmé par le talent d’écriture de l’auteur : comment avions-nous pu passer à côté de cela ???
Si vous aimez les surprises, foncez !
London nocturne
Cathi Unsworth
Roman
Audrey a aimé :
Londres, février 1942. La guerre fait rage. Une femme est retrouvée étranglée dans un abri antiaérien. Peu de temps après, d’autres crimes de plus en plus sordides sont perpétrés sur des prostituées. Assez vite, les soupçons se portent sur un soldat blond en uniforme de la RAF. Le criminel, surnommé « l’Éventreur du couvre-feu », terrorise les filles de joie qui n’ont pas d’autre choix que battre le pavé à la nuit tombée.
Cathi Unsworth s’est inspirée de faits réels pour construire ce récit qui plonge le lecteur dans les bas-fonds londoniens. L’ombre menaçante de la guerre et l’atmosphère nocturne de la ville concourent au réalisme de ce roman noir.
1793
Natt och Dag Niklas
Roman
Isabelle a aimé :
Suède, 1793.
Cecil Winge se penche sur le meurtre d’un homme dont le cadavre atrocement mutilé a été retrouvé dans le lac de Stockholm par Jean Michael Cardell, vétéran de la guerre russo-suédoise. Pressé par une situation politique instable et atteint de tuberculose, le jeune enquêteur va tout mettre en œuvre pour connaitre l’identité de la victime et ainsi remonter jusqu’à son bourreau.
Autant le dire, j’ai failli lâcher ce livre tellement l’atmosphère était étouffante et poisseuse comme la boue et les relents du lac qui s’étalent dans les rues de Stockholm. Le ciel bas, la pluie, le froid, la découverte des conditions de vie de la victime au fur et à mesure que l’enquête avance, plongent le lecteur dans un univers irrespirable et glauque.
Et pourtant… l’auteur vous cueille par surprise en divisant l’histoire en 4 parties (autant qu’il y a de saisons dans une année) et en multipliant les personnages, dont les vies qui n’ont rien en commun, finissent par s’entrecroiser et aboutir enfin à la résolution de l’enquête, glaçante.
C’est noir, brillant, très bien écrit, un parfait thriller historique qui vous réconcilie avec le polar nordique !
L'arbre à bouteilles: une enquête de Léonard Pine et Hap Collins
Joe R. Lansdale
Roman
Isabelle a aimé :
Léonard Pine et Hap Collins sont deux vieux amis inséparables. Nous sommes dans l'East Texas, le climat est étouffant et la bière fraîche. Les deux compères retapent la maison léguée par l'oncle de Léonard dans un quartier mal famé de la ville de LaBorde..
En démontant les lattes du parquet, un squelette d'enfant apparaît, entouré de magazines pornographiques. Écœuré mais convaincu de l'innocence de l’oncle Chester, Léonard embarque Hap dans une enquête périlleuse où ils croiseront des flics véreux, d'autres honnêtes, une avocate belle à croquer et pleine de ressources, une vieille voisine attachante et des voisins patibulaires mais presque.
Drôles, belliqueux, très malins et peu regardants sur la méthode à suivre; les deux compères entament une course contre la montre pour découvrir qui est à l’origine du meurtre de ces enfants noirs dont la disparition ne semble perturber personne et encore moins certains policiers du coin.
Le plus touchant dans les aventures de Léonard et Hap, c'est l'amitié indéfectible qui les lie. A travers les moqueries et les quolibets qu'ils se lancent,leur attachement réciproque est tangible. Malgré une intrigue sombre, l’humour présent dans les dialogues allège l’atmosphère.
L'arbre à bouteilles est la seconde aventure de notre duo texan. Joe R. Lansdale a inauguré cette série par "Les mécanos de Vénus". Les titres peuvent se lire indépendamment les uns des autres.
Paco les mains rouges
Fabien Vehlmann et Eric Sagot
Bande dessinée en 2 tomes
Charles a aimé :
Paco les mains rouges fait entrer directement dans l’univers du bagne de Cayenne, avec ses codes et ses figures du milieu. Ce récit en deux tomes suit le parcours de Patrick Comasson, condamné pour meurtre à la perpétuité en Guyane, de sa vie à Saint Laurent du Maroni aux îles du Salut. Sa rencontre lors de sa traversée avec Armand, dit La Bouzille, tatoueur de Biribi va être déterminante.
Devenu Paco les mains rouges après avoir lavé son honneur dans le sang, il endurera les violences de l’administration pénitentiaire, des autres bagnards et de la nature guyanaise. A force de courage et de détermination, Paco les mains rouges parviendra à s’affranchir de ces épreuves.
Paco les mains rouges ne se limite pas à une plongée directe dans la culture des bagnards. Il s’agit aussi d’une histoire d’amour.
Ces deux albums sont magnifiquement mis en image par Eric Sagot, avec un cahier graphique à la fin de chaque album.
La Femme à la fenêtre.
A.J Finn
Roman
Eléonore n'a pas aimé :
«La Femme à la fenêtre appartient à ce type de livres singulier qu'il est impossible de lâcher. » annonce Stephen King sur le 4e de couverture… C’est pourtant ce qui a failli m’arriver à la lecture de ce roman. L’intrigue est lente, les personnages manquent de profondeur, la « dépression » de l’héroïne et son addiction au Merlot prennent trop de place au détriment du reste. Certes un certain mystère plane sur les rapports qu’elle entretient avec sa famille, sur son histoire personnelle, sur l’identité des gens qui l’entourent… Certes les références à l’univers Hitchckockien sont savoureuses… Certes le dénouement saisissant arrive presque à nous réconcilier avec le reste du roman. Mais de là à en faire un roman « époustouflant » « phénomène », un « thriller haletant » que tant d’auteurs du genre ont salué, cela laisse interrogateur