Des morts passés sous silence
Professeur de lettres et d'histoire-géographie en lycée professionnel, Anthony Passeron signe avec "Les enfants endormis" un premier roman bouleversant à la fois personnel et collectif. Construit en trois parties (I/ Désiré, II/ Emilie, III/ Epilogue), l'auteur décrit au fur et à mesure de l’avancement de la recherche médicale dans la lutte contre le SIDA, les conséquences d’un cas de séropositivité dans une famille française depuis le déni jusqu’à l’acceptation du diagnostic.
C’est pour l’auteur une manière de rendre hommage à son oncle et sa cousine qu’il n’aura que peu connus. Comme dans tous les drames familiaux, les principaux concernés ne sont pas les seuls touchés. C’est donc aussi les effets collatéraux du traitement médiatique d’une pandémie contemporaine qui est analysé ici. Là réside toute l’intelligence du propos au service duquel se mettent la précision et la rigueur de la reconstitution historique des événements. C’est un tombeau littéraire que l’auteur offre ainsi à l’un des membres de sa famille. Ce faisant il en fait une allégorie des autres décès passés sous silence.
Écrit par Alexandre B.