Girl culture

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Mélanie Brun

Chronique d’une année de collège, celle d’adolescentes de 13 ans qui entrent en 4e. Une année marquée par des expériences souvent déroutantes : le corps qui change, le regard des autres, les garçons… À quoi pensent ces jeunes Parisiennes du 21e siècle et comment vivent-elles ces « premières fois » ? À bien des égards, 13 ans est un âge passionnant à explorer, tant l’adolescence offre d’éclairages inédits sur la vie. Des influences multiples soumettent les jeunes esprits à de fortes tensions, mélange de réflexions profondes, d’inquiétude et de frivolité. L’enfance est proche, la famille étend encore son grand voile protecteur, tandis que l’amitié invite à sortir du nid. C’est toute la complexité du passage à l’âge adulte qu’a voulu rendre Mélanie Brun, à travers le portrait de sept collégiennes qu’elle a interviewées sur un ensemble de thématiques classiques, comme l’image physique et mentale qu’elles ont d’elles-mêmes et de leur genre, leur mode d’interaction en réseau, ou encore leur vision de l’avenir, aussi bien personnel que sociétal et écologique. Ces jeunes filles sont inséparables d’un objet fétiche, le smartphone. Couplé aux réseaux sociaux en vogue (sont évoqués Instagram et Tik Tok), il leur permet de communiquer spontanément ou d’élaborer des stratégies raffinées autour de la représentation de leur image. C’est ce qui les différencie de leurs parents : au royaume d’Internet, l’intimité n’est plus que de façade et les petits secrets sont trop lourds pour être gardés. En témoignent le naturel et l’absence de tabous qui accompagnent les entretiens, perceptibles dans l’affirmation qu’il n’y a aucun avantage à être une fille mais que pourtant elles en sont fières, qu’elles ne croient pas au prince charmant tout en valorisant l’amour et les sentiments, que c’est bien que la vie ait une fin du moment que la mort n’arrive pas trop tôt. Le montage du film adopte une forme légère, où l’expression directe alterne avec les voix en off sur des scènes présentant chaque fille dans son environnement privé. Des séquences de groupe les montrent dans les espaces du campus et dans leur pratique artistique et sportive. À cette fluidité du découpage s’ajoute une subtile progression des sujets, du plus futile au plus sérieux. C’est ainsi que, sans artifice ni voyeurisme, le film réussit à convaincre jusqu’au bout, réveillant chez le spectateur les souvenirs émus d’un temps ni tout à fait autre, ni tout à fait semblable.

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