La caricature de 1870 à 1918
Une société sous le feu du crayon
Portrait d’Eugène Courmeaux
L'doyen de la démocratie rémoise [portrait d’Eugène Courmeaux], Charles BOSSEUX dit Tristan DE PYEGNE
in [Recueil de 43 dessins originaux à la plume, sur bristol, parus dans La Vie champenoise illustrée et représentant des personnalités rémoises]
Réserve CHM 18
Eugène Courmeaux (1817-1902) est bibliothécaire adjoint de la bibliothèque municipale de Reims dès 1843 avant de devenir conservateur de la bibliothèque, des archives et du musée de Reims de 1846 à 1850. Courmeaux est destitué en 1850 en raison de ses protestations face à la politique de Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873), futur Napoléon III. Un article dans lequel il dénonçait le projet du coup d’État de ce dernier l’amène devant la Cour d’assises, qui proclame une condamnation à un an de prison et deux mille francs d’amende. Courmeaux s’exile plusieurs années à Bruxelles et se lie d’amitié avec d’illustres proscrits du régime napoléonien. De retour en France en 1860, il collabore la décennie suivante à plusieurs revues locales : L’Industriel de la Champagne, L’Indépendant Rémois et Le Progrès de la Marne, avant de fonder son propre journal, Le Franc-Parleur. Courmeaux s’engage ensuite politiquement auprès de l’extrême gauche et devient ainsi député de la Marne en 1881. Il retrouve enfin son titre de conservateur de la bibliothèque de 1887 à 1895, mettant fin à 37 années de suspension. Par cet engagement politique sans faille, Eugène Courmeaux apparaît donc comme le doyen de la démocratie rémoise aux yeux de Tristan de Pyègne (1860-1915), qui déploie ici ses talents de caricaturiste pour célébrer ce personnage incontournable de la vie politique et culturelle rémoise au XIXe siècle.