BM de Reims

par Didier Martz et Jean-Pierre Hamel.

Le romantisme nous a habitués à voir dans l’amour une séduction réciproque. Roméo et Juliette sont le parfait exemple de cet élan qui lance les amants l’un vers l’autre : c’était l’époque où l’on mourait d’amour, comme l’héroïne de Goethe dans Les Affinités électives.
Mais il existe une autre séduction, distincte de l’amour, une séduction de captation et de dévoration. Il ne s’agit plus de Roméo, mais de Don Juan dont le plaisir est de séduire puis d’abandonner la belle qu’il vient de « consommer ». Si cette forme de séduction réduit l’autre à n’être qu’un objet, faut-il en conclure que l’amour véritable, qui est don de soi, devrait être exempt de cette séduction ?
Faut-il construire un rempart entre l’amour et la séduction, ou bien les mêler comme ce sans quoi aucun des deux ne pourrait subsister ?