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L’évangéliaire slavon, dit « Texte du Sacre »

L'arrivée du manuscrit

La question de l'arrivée en France du manuscrit

 
Portrait de l'Abbé Pluche
Abbé Pluche
BM Reims, Portrait Pluche

Plusieurs hypothèses ont été émises. Au XVIIIème siècle, l’abbé Pluche, dont l’œuvre maîtresse le Spectacle de la nature est une initiation aux connaissances scientifiques de l'époque, a la ferme conviction que le manuscrit provient d’Ebbon, garde de la bibliothèque de Louis le Bon, et archevêque de Reims en 816. Chargé des missions diplomatiques en Saxe et dans d’autres régions septentrionales où le slavon était en usage, Ebbon aurait rapporté de ses pérégrinations cet évangéliaire. On sait cependant avec certitude que la princesse Olga ne se convertit que vers le milieu du Xème siècle, donc il est peu probable que le manuscrit date de l’époque d’Ebbon, soit deux siècles au moins avant l’ère chrétienne de la Slavonie.

Autre hypothèse tout aussi erronée : les Français, lors de la prise de Constantinople en 1204, le saisirent dans une des bibliothèques de la ville, et l’empereur Baudouin le fit porter en présent à l’archevêque de Reims Guillaume aux blanches mains. En effet, les Vénitiens emportèrent lors de la prise de Constantinople de nombreux objets pillés dans l’église Sainte-Sophie et dans divers monastères, et parmi ces objets se trouvaient des livres d’évangiles écrits en toutes langues.

 

Mais la croyance la plus diffusée et la plus solidement ancrée veut que l’évangéliaire slavon ait appartenu à la reine Anne de Kiev qui l’aurait rapporté en France. Au début du XIXème siècle, plusieurs érudits, essayant d’expliquer le parcours de ce manuscrit slave parvenu jusqu’à Reims, ont émis l’hypothèse qu’Anne de Kiev l'aurait amené avec elle. Le manuscrit aurait été ainsi donné par Anne de Kiev à l’évêque de Châlons Roger, qui la ramena d’Ukraine pour qu’elle épouse en 1051 le roi de Francs Henri Ier. Roger aurait ensuite cédé ce manuscrit à la cathédrale. La présence de reliques et l’écriture slavonne expliquent sans doute les raisons de cette filiation. Cette idée est encore largement répandue en Russie et en Ukraine comme en témoignent les éditions récentes. La plus récente, datée de 2010, à l’initiative de la Fondation de l’Encyclopédie de l’Ukraine au Canada, reprend une nouvelle fois l’idée fausse d’une provenance via Anne de Kiev.

Portrait d'Anne de Kiev
Anne de Kiev
BM Reims, Demaison Histoire II-11
Portrait d'Henri 1er
Henri Ier
BM Reims, Demaison Histoire II-10
Portrait de Roger 2, évêque de Chalons
Portrait de Roger II, évêque de Chalons
BM Reims, Portrait de Roger II

Nous savons pourtant de façon sûre que le manuscrit se trouvait à Prague au XIVème siècle. En effet, Charles de Luxembourg, roi de Bohême (1347-1378), puis empereur (1355-1378) se fit le chantre d’une renaissance des lettres slaves dans cette ville. Il y fonda le couvent d’Emmaüs, qui devint un haut lieu de la culture slavonne. Et c’est à cette abbaye qu’il donna le manuscrit suivant, soit un recueil d’Évangiles du Temps et des Saints suivant le rite russe, écrit en caractères cyrilliques. Ce manuscrit date probablement du XIe siècle et pourrait être contemporain de saint Procope, qui fut l’apôtre de la Russie et mourut au début du XIe siècle, en 1030. On sait que ce dernier écrivit de sa main un texte des évangiles. Son origine reste néanmoins incertaine. La couleur des encres, l’étude de certains mots ou expressions, l’analyse de l’usage, révèlent une origine ukrainienne.

Les moines de la communauté d’Emmaüs relièrent ce premier manuscrit avec un recueil d’épîtres et d’évangiles, texte à usage monastique de 31 feuillets, en caractères glagolitiques propre à son office et relièrent le tout dans un style incontestablement tchèque. Ce second volume, orné de miniatures, fut écrit en 1395.

On ne connaît pas l’histoire du manuscrit entre 1395 et 1574. On ignore comment et où le cardinal de Lorraine (1524-1574), archevêque de Reims de 1538 à sa mort, en a fait l’acquisition, mais on sait que c’est lui qui en devient le possesseur à la fin du XVIe siècle : c’est lui qui offrit le manuscrit en cadeau à la cathédrale de Reims la veille de Pâques 1574. Ce bibliophile de premier ordre fit en effet des dons prestigieux à la cathédrale.

L’évangéliaire slavon fut conservé au Trésor de la cathédrale. En effet, la plus ancienne description que nous ayons de ce manuscrit se trouve dans l’inventaire du trésor de l’église de Reims, dressé en 1662 d’après des inventaires plus anciens, qui signale un "Livre où sont escript les Evangilles en lettre indiane [coor. : sclavonique et indiane] (...) don de Monseigneur Charle cardinal de Lorraine, archevêque et duc de Reims, la veille de Pasques 15741".

L’inventaire du Trésor daté de 1669 apporte quelques précisions : "Item un livre dans lequel sont escrits les Evangiles en langue grecque et siriacque [in marg. : selon d’autres en sclavonique] du don de mondict Seigneur Cardinal de Lorraine faict la veille de Pasques 1574, Icelluy couvert d’argent doré d’un costé avec plusieurs pierres et cinq cristaux sous lequelz sont plusieurs reliques, scavoir une croix du bois de la vray Croix et des reliques de Saint-Pierre et sainct Philippes Apotres, de saint Silvestre Pape, de Saint Cyrille, de Sainte Marthe, Sainte Marguerite, de l’espengne (?) et de la ceinture de Notre Seigneur; aux quatre coings sont les figures d’argent émaillé de l’aigle, de l’homme, du lion et du bœuf, simboles des quatre évangélistes ; ledict livre provient aussy du trésor de Constantinople et on tient venir de Saint Hiérome et pèse six marcs six onces2".

Le volume resta au Trésor jusqu’à la Révolution. L’inventaire du mobilier de la cathédrale, daté du 4 janvier 1790 mentionne « Un texte d’évangiles, à deux caractères, servant pour le sacre ». C’est en 1793 que le manuscrit fut dépouillé de sa partie la plus précieuse. En effet, le procès-verbal du pillage auquel la cathédrale fut soumise (décret du 14 septembre 1793) fait état de ce qui fut arraché de la reliure : « les couverts d’un texte d’évangiles en deux langues, pesant trois marcs sept onces quatre gros ».

Une fois vandalisé, le manuscrit ne présentait plus d’intérêt pour les révolutionnaires et fut, avec d’autres parchemins et livres, destiné à en faire des gargousses (charge de poudre d'une bouche à feu contenue dans une enveloppe de tissu ou de papier). L’Evangéliaire slavon échappa fort heureusement à ce triste sort et se retrouva dans les collections de la bibliothèque. Ce qu’il advint du manuscrit entre temps est très mal connu et longtemps on cru qu’il fut irrémédiablement perdu. En 1799, Sylvestre de Sacy, dans le volume 30 du Magasin encyclopédique, déplorait la disparition du manuscrit et sa destruction probable par les flammes. Louis Paris, bibliothécaire de la ville de Reims, dément cette croyance infondée dans la notice et les éclaircissements historiques fournis3.

 
1. Paris, BNF, fr. 1576, fol. 8.
2. Reims, BM, ms. 1794, n. 58, fol.126.
3. KOPITAR B., PARIS Louis, SILVESTRE J.-B., éd. Evangéliaire slave, dit Texte du Sacre de la bibliothèque de Reims. Fac-similé. Traduction latine par feu Kopitar, bibliothécaire de I'Empereur d'Autriche. Notice française et éclaircissements historiques par Louis Paris, ancien bibliothécaire de Reims. Publié aux frais et par les soins de L. Paris et Silvestre. Paris: Didron, Techener et Firmin-Didot, 1852.

Evangéliaire slavon, texte du sacre ?

L'Evangéliaire slavon, texte du sacre ?

 
Sacre de louis 13
Sacre de louis XIII, le 17 octobre 1610
BM Reims, V II b 10
 

A présent penchons-nous sur la question du rôle de l’Evangéliaire durant les sacres des rois. En effet, l’idée selon laquelle les rois de France prêtaient serment sur cet évangéliaire est très largement relayée. A cet égard, l’autre nom d’usage de l’Evangéliaire slavon est révélateur : Texte du Sacre. C’est l’abbé Pluche au XVIIIème siècle qui s’est fait l’écho de cette tradition. Fait certain, le cérémonial du sacre fait une allusion directe à un recueil d’Évangiles pour les serments de l’Ordre du Saint-Esprit (qui fut ajouté par Henri IV en 1594 à la cérémonie du sacre) et de Saint-Louis (qui fut ajouté sous Louis XV à la cérémonie du sacre). Autre argument en faveur de cette affirmation, plusieurs sources indirectes datées du XVIIIème siècle font référence à l’évangéliaire slavon comme ayant servi à certains sacres. L’inventaire du mobilier de la cathédrale, daté du 4 janvier 1790, mentionne ainsi « Un texte d’évangiles, à deux caractères, servant pour le sacre. ».

Cela est d’autant plus plausible que la reliure, avant 1793, était richement ornée d’un Christ contenant une relique de la Vraie Croix. Cela est donc crédible, mais seulement pour les sacres à partir d’Henri III, car le manuscrit n’est entré au Trésor de la cathédrale qu’en 1574. Henri III fut le premier roi à se faire sacrer (15 février 1575) après le don du manuscrit à la cathédrale.

Une mention portée sur la garde A signale que l’Evangéliaire fut présenté le 22 juin 1717 à Pierre le Grand, qui s’arrêtait à Reims au cours de son second voyage en France ; il le fut aussi le 19 septembre 1901, lors de la visite de Nicolas II dans cette ville.

 

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