Narcisse Brunette (1838-1877)
texte : Archives municipales et communautaires de Reims
Portrait
Biographie
Narcisse Brunette naît le 16 février 1808 à Breuvery-sur-Coole, près de Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Châlons-en-Champagne).
Après des études courtes à l’école communale, il travaille au service du cadastre à Châlons-sur-Marne et entre ainsi en contact avec le monde du bâtiment et des travaux publics. En même temps il prend des cours de dessin. Son maître, Jean-Baptiste Liénard (Rémois, élève de David), l’encourage à persévérer dans le dessin d’architecture où il se révèle très doué. Il entre au service de l’architecte Bienvenu à Epernay qui le laisse diriger les travaux de reconstruction de l’église Notre-Dame. Il part ensuite pour Reims et entre dans le cabinet de l’architecte Pierre-Louis Gosset puis devient l’adjoint d‘Auguste-Nicolas Caristie qui réalise le palais de justice.
Un architecte au service de la ville pendant presque 39 ans
Il est choisi pour être l’architecte de la ville, en remplacement d’Hyppolite-Louis Durand, et entre en fonction le 1er février 1838. Dès lors il dirige tous les travaux communaux : restauration, entretien et construction. On lui doit notamment la restauration des églises Saint-Remi, Saint-Jacques et Saint-Maurice, la restauration et l’agrandissement de l’hôtel de ville, la rénovation et l’agrandissement du lycée de garçons, la construction du cirque et du manège et de nombreuses écoles notamment le groupe scolaire Anquetil et la maternelle Carteret (pour les bâtiments qui existent encore). De nombreux bâtiments ne subsistent plus aujourd’hui mais ont été essentiels pour la vie quotidienne des Rémois : les abattoirs, les marchés couverts, le bureau de mesurage des tissus et conditionnement des laines, la maison de retraite, la morgue boulevard Fléchambault, la caserne Colbert, l’École professionnelle rue Libergier,…
Il réalise également de nombreux travaux pour l’archevêché et l’administration des hospices civils par exemple le petit Séminaire rue des Augustins, l’église Saint-Thomas, le tombeau de saint Remi, l’église Saint-André, tous les travaux dans les hôpitaux et la construction du Temple protestant boulevard Lundy. Lors de ses travaux il met au jour de nombreux vestiges archéologiques (exemple en 1860, il découvre la mosaïque gallo-romaine dite des Promenades, sous son contrôle la Porte antique de Mars est entièrement dégagée des remparts) et plaide pour la construction d’un musée pour les conserver. Il est également l’un des fondateurs de l’Académie de Reims et de la Société des Architectes de la Marne.
Il quittera son poste le 4 juillet 1877 (son fils est alors architecte municipal et deviendra directeur des travaux communaux d’architecture en 1880 après le départ de M. E. Marion qui a succédé à son père). Il meurt chez lui le 8 octobre 1895 à 87 ans, sur son acte de décès il est précisé « rentier, ancien architecte de la ville de Reims, Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier d’Académie ». Il est enterré au cimetière du Nord, une rue rémoise porte son nom depuis 19251.