Chroniques de bibliothécaires

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Death Stranding, une autre expérience du jeu vidéo.

Les Etats-Unis ne sont plus, ravagés par un bouleversement nommé le Death Stranding. Sam Porter, un livreur de la société Bridges, est chargé de reconstruire le pays en reliant plusieurs villes entre elles afin de donner naissance aux UCA, United Cities of America.

Sam est équipé d’un Bridge Builder, un bébé enfermé dans une capsule de liquide amniotique et qui est chargé de le prévenir des attaques d’Echoués, sortes d’entités comparables à des fantômes. Dans ce monde à reconstruire, il est un Rapatrié, il ne peut pas mourir ce qui fait de lui un atout précieux pour les membres des UCA qu’il va rencontrer tout au long de ce cheminement et au bout duquel il espère sauver sa sœur Amelie, prisonnière d’un mystérieux groupe terroriste.



« La corde et le bâton sont deux des plus anciens outils de l’humanité. Le bâton pour maintenir le mal à distance, la corde pour ramener le bien à nos côtés. »
La réunion et la coopération sont les maîtres mots de cette œuvre d’Hideo Kojima. Si au départ, la répétition de quêtes de livraisons peut laisser dubitatif, le joueur finit par comprendre que ces actions sont le symbole de la réunification de personnes qui luttent dans leur coin pour préserver l’essence du monde et de l’humanité. Sam Porter est la corde qui relie les êtres. Sans être multijoueur à proprement parler, Death Stranding se joue de préférence en ligne et favorise l’entraide au travers des constructions que les joueurs élèvent (générateurs, ponts,…) ou du matériel déposé judicieusement (cordes, échelles,…). Libre à chacun de remercier les contributeurs à coups de « likes » ou d’encourager la communauté de livreurs en plantant tout une gamme de panneaux. Au final, on se surprend à aider le plus possible et à ressentir une certaine gratification à bâtir un pont qui servira à d’autres joueurs que pourtant on ne croisera jamais en jeu. Sam parcourt ainsi seul des paysages désolés, des ruines mais aussi des montagnes enneigées et des étendues vertes où l’influence de l’Islande est omniprésente.

La galerie de personnages est passionnante de par sa complexité et son humanité et chacun apporte sa pierre aux UCA : de Fragile (interprétée par l’actrice française Léa Seydoux) à Sam (Norman Reedus) en passant par les sœurs de génie Mama et Lockne ou le mystérieux Cliff (Mads Mikkelsen), tous révèlent à un moment ou un autre leur histoire particulière, l’émotion ne tombant jamais le pathos. Plus Sam s’enfonce au cœur du pays, plus il noue de relations, lui le porteur solitaire, plus ce jeu atypique se referme sur le joueur sans même que celui-ci en ait conscience.

Si la mécanique de jeu et les graphismes sont extrêmement soignés, la bande son n’est pas en reste entre les compositions originales de Ludvig Forssell et les choix musicaux d’Hideo Kojima (Low Roar en tête) qui accompagnent le périple de Sam et son BB.

Ce Death Stranding d’Hideo Kojima est en quelque sorte un walking simulator (« simulateur de balade ») à ne pas mettre entre toutes les mains, en particulier si vous privilégiez l’action aux longs discours. Mais ne serait-ce que pour assister à l’évolution de Sam et sa relation avec le BB Lou, il faut se lancer dans ce voyage unique à la rencontre des autres et d’une part de soi-même.

Jeu PS4 disponible à la médiathèque Jean Falala - PEGI 18

Écrit par Sandra S.

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