Foujita (1886-1968)
Portrait
Biographie
Né en 1886 à Tokyo, après ses études d’art, Foujita décide de partir en France. Il arrive à Paris en 1913.
Artiste peintre...
Il se fait connaître dans le quartier du Montparnasse par sa peinture située entre Orient et Occident. Il fréquente le monde des lettres et de l’édition comme André Gide et Paul Morand. Il montre rapidement un intérêt pour le livre d’artiste. Son modèle favori et muse est Kiki de Montparnasse, star du Paris des années Folles. Ses femmes l’ont beaucoup inspiré dans son œuvre. Youki déesse de la neige (1924), qui fait partie de la série blanche, représente une de ses femmes. Les jeux de blancs contrastent avec sa chevelure et le pelage du chien. Le musée des Beaux-Arts de Reims conserve cette célèbre toile (consulter les oeuvres en ligne du Musée de Reims).
...et illustrateur de livres
Pendant son séjour en France, il a illustré une soixantaine de livres d’artiste, principalement dans les années 1920 et plus précisément entre 1925 et 1930. A l’inverse, les années 1930 et 1940 sont beaucoup moins prolifiques : en dehors de quelques albums de suites gravées, ses rares livres illustrés se limitent à un tirage confidentiel : Haïkaï de Baschô et de ses disciples (1936) n’est édité qu’à 55 exemplaires. Etant bibliophile et francophile, il lit chaque ouvrage avant de l’illustrer.
Le premier livre illustré par Foujita en 1919 est Quelques poèmes de Komaki Ohmia. Ses premières œuvres sont marquées par une composition simple, le trait fin et les contours souples évoquent l’art des estampes japonaises. Il utilise principalement la technique de l’eau-forte et de la gravure sur bois. Ces illustrations les plus fameuses se retrouvent par exemple dans Connaissance de l’Est (1925) de Claudel, Madame Chrysanthème (1926) et La troisième jeunesse de Madame Prune (1926) de Loti, L’oiseau noir dans le soleil levant (1927) de Claudel et Propos d’un intoxiqué (1929) de Boissière.
Il participe également à des collectifs d’illustrateurs : Pax Mundi (1932), A la Gloire du plus célèbre des vins (1959) ou encore 20 fables (1966).
Ses dernières œuvres
Sa conversion au catholicisme en 1959 a de fortes répercussions sur ses œuvres. Il a toujours été touché par la peinture religieuse notamment lors de son voyage à Rome. La Madone Vierge à l’enfant est un exemple de son art, donné à la Cathédrale de Reims lors de son baptême.
Il faut attendre les années 1951 à 1963 pour que Foujita retrouve une activité éditoriale importante. Son style évolue, Foujita illustre alors Cocteau et Giraudoux. Il inclut dans ses compositions plus de détails. Ses personnages, grouillants et inquiétants, sont mis en valeur par un trait beaucoup plus nerveux et des couleurs saturées. Cet aspect est visible dans La Rivière enchantée (1951) de René Héron de Villefosse ou La Mésangère (1963) de Cocteau.
La Rivière enchantée, qui illustre plusieurs lieux du Faubourg Saint-Honoré de Paris, est l’œuvre la plus aboutie de Foujita. On y retrouve un de ses plus beaux autoportraits où il porte son célèbre béret.
La Mésangère, l'une de ses dernières collaboration en tant qu'illustrateur, comprend une représentation plus sombre de Paris.
Une de ses dernières créations picturales est la réalisation des fresques de la Chapelle Foujita à Reims. L’ensemble des fresques fait référence à sa culture japonaise et à la peinture de la Renaissance italienne. On y retrouve un portrait de sa femme ainsi que son autoportrait.
A la demande des époux, la Chapelle Foujita est leur dernière demeure depuis 2009.
Reportage sur le baptême de Foujita et de sa femme dans la cathédrale de Reims (ina.fr)