Le polar en images : ciné, BD, séries
Nymphéas noirs
On parle ici non pas du roman de Michel Bussi qui a reçu plus de 7 prix littéraires mais de son adaptation en bande dessinée par Duval et Cassegrain aux éditions Dupuis.
Michel Bussi lui-même annonce en préface qu’il pensait son roman inadaptable en BD. Comme lui, nous en restons bluffés.
Si vous aimez l’art et si vous aimez refermer un livre avec l’irrésistible envie de revenir en arrière pour comprendre ce que vous avez loupé… Foncez !
Le dessin de Didier Cassegrain
Une très belle planche introductive nous plonge immédiatement dans l’univers artistique de Giverny.
Sans tenter d’imiter l’impressionnisme, Cassegrain l’évoque subtilement à travers ses couleurs pastel (peintes à l’acrylique) et ses formes vaporeuses. On entre dans les planches comme on entre dans un tableau. On apprécie là l’originalité du trait et surtout le velours, le velouté des couleurs proposées par Cassegrain. Des jeux d’ombre et de lumière confèrent mystère et charme à notre lecture.
Son dessin transcrit à merveille la fascination que l’on peut avoir pour Giverny et l’impression de temps suspendu qu’a voulu nous transmettre Michel Bussi dans son roman. Des zooms sur les personnages contribuent au dynamisme et la force de certaines scènes. On est entièrement séduits par ce nouveau genre artistique dans lequel se plonge Cassegrain et qui le sort du registre de la SF ou de l’humour.
Le dessinateur Efa, s'est également emparé du dessin de Monet pour illustrer la BD biographique Monet, nomade de la lumière.
Les coulisses de la création
L'histoire
Un meurtre est perpétré à Giverny, lieu mythique de résidence du peintre Claude Monet et capitale internationale de l’Impressionnisme. Haut lieu touristique, mais figé dans le passé, Giverny y est dépeinte comme une prison fleurie par les principales protagonistes de l’histoire, Fanette, Stéphanie et une mystérieuse vieille dame. Toutes trois sont liées à une série de meurtres qui nous seront dévoilés au fur et à mesure.
Leurs rêves et leurs secrets nous entraînent vers des chemins qui brouilleront les pistes des enquêteurs et du lecteur...
Le scénario de Fred Duval
Avec son découpage et les phrases subtilement choisies, Duval réussit à garder le rythme haletant du scenario originel. Impossible de lâcher la BD avant de l’avoir terminée. Trois histoires de femmes et un décompte de 13 jours rythment l’histoire de cette enquête criminelle jusqu’au dénouement final auquel on ne s’attend pas. Le séquençage de la bande dessinée en tableaux fait un clin d’œil au thème.
Malgré le format réduit imposé par la BD, l’auteur n’oublie pas d’y insérer les repères historiques et artistiques qui recontexctualisent et apportent du sérieux à l’enquête. On est impressionné par ce tour de force.
Duval/Cassegrain : d’autres collaborations passées et à venir ?
Duval et Cassegrain se connaissent depuis longtemps.Ils ont déjà travaillé ensemble avec la série Code Mc Callum parue entre 2006 et 2009. Ils poursuivent cette somptueuse collaboration avec l’adaptation en cours du roman Ne lâche pas ma main de Michel Bussi.